Venise 2013, troisième jour : Nicolas Cage sur la route de la rédemption

Nicolas Cage en bonne voie pour la rédemption avec la présentation de Joe !

Rassurez-vous, il n’y a eu quasiment aucune perte grave et (presque) tout le monde est bien redescendu, sain et sauf, sur Terre hier. Bernardo Bertolucci et Justin Chang s’adonnent actuellement à leur troisième journée vénitienne (voir nos articles sur le premier et deuxième jour de la Mostra de Venise). Happy-ending made in Hollywood.
Comme annoncé la veille, c’est donc Tracks, de John Curran, qui a été présenté hier aux festivaliers vénitiens. Pas d’énorme surprise visiblement, mais une réception critique plutôt bonne pour le film. Sur Twitter on lit quelques premiers échos positifs : on parle surtout d’une Mia Wasikowska talentueuse et d’une très belle photographie. Mais la critique s’interroge sur le but du film, et lui reproche de ne pas être assez abouti. En témoignent ces quelques mots publiés par The Guardian : « L’histoire erre paresseusement dans d’interminables jolis cercles ». D’autres sites spécialisés reprochent également à Tracks d’aller finalement nulle part.
Le film d’Emma Dante, premier long métrage italien en compétition et également présenté hier, se fait l’écho d’une Italie en crise. John Bleasdale ‏(@drjonty) évoque une allégorie surprenante et puissante sur l’Italie. D’autres encore prétendent que le film n’acquiert sa réelle puissance que dans les 30 premières minutes, quelque chose ne fonctionnant pas par la suite. L’oeuvre devrait en revanche davantage parler au peuple italien, particulièrement à la population sicilienne, car c’est dans cette région du sud de l’Italie que l’intrigue se déroule. Ce choix n’était d’ailleurs pas inopiné puisque la Sicile fait partie des régions les moins productives d’Europe. Emma Dante y dépeindrait donc un milieu « sale, en sueur, et bruyant  » (Repubblica.it). La Mostra de Venise réalise, en présentant ce premier film italien en compétition, les prédictions de certains : « le festival sera un sombre reflet de la crise actuelle ».
Mais les festivaliers continuent leur route. Aujourd’hui, place à la jeunesse avec le film de David Gordon Green, 38 ans, qui présente Joe. On en attend beaucoup. D’une part la « réinsertion » cinématographique probable de Nicolas Cage (qui ne tournait ces derniers temps que dans de sordides films d’action Z), et d’autre part les retrouvailles avec la jeune révélation de Tree of life, le jeune Tye Sheridan, que l’on retrouvait il n’y a pas si longtemps dans Mud, de Jeff Nichols. Rappelons également que le cinéaste américain sort également un autre film le 23 octobre prochain : Prince of Texas, avec Paul Rudd (40 ans : mode d’emploi) et Emile Hirsch (Into the wild).

Night moves, un drame écolo de Kelly Reichardt, sera également présenté à la presse aujourd’hui, ce qui permet d’amener à Venise d’autres jeunes talents : Jesse Eisenberg (Insaisissables, The social network) et Dakota Fanning (La guerre des mondes, Man on Fire) notamment. Il faudra en revanche attendre demain pour que le film soit toutefois présenté au public. Il sera également dévoilé en compétition à Deauville.
Côté classiques, les festivaliers pourront redécouvrir Furyo (1982), de Nagisa Oshima, ou bien encore Mysterious object at noon (2000), du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul.

Il ne reste plus qu’à attendre encore un peu avant de récolter toutes les appréciations sur la compétition d’aujourd’hui. La suite, demain...