Venise 2013, septième jour : Amos Gitaï en un plan et Scarlett Johansson en alien

L’arche Russe, d’Alexandr Sokurov

Avec L’arche russe, le réalisateur russe Alexandr Sokurov tournait un film entier … en un seul plan-séquence. Pour les novices, un plan-séquence est une scène de cinéma filmée en un seul plan, c’est-à-dire sans coupe, sans transition, sans montage. Aujourd’hui, le réalisateur israélien Amos Gitaï a présenté à Venise son nouveau film, Ana Arabia, lui aussi relevant le défi technique : le film est composé d’un seul plan, de plus de 80 minutes.
Sauf que cela n’a pas convaincu la presse couvrant la Mostra de Venise. Les Inrocks, magasine culturel français, déclare : « le nouveau film de fiction d’Amos Gitai, nous a laissés un peu de marbre ». Avant de continuer plus loin : « L’ensemble est assez artificiel et théâtral, parfois émouvant, mais ne trouve jamais l’élan nécessaire pour nous embarquer, nous subjuguer, nous soumettre à sa forme. » Quant à Variety : « [le film] ne dit rien de particulièrement profond ». On lit sur lapresse.ca les propos du réalisateur lors de la conférence de presse : « Avec Ana Arabia nous voulions relever le défi de créer un plan-séquence de 81 minutes. Ca signifie qu’il n’y a pas de coupes parce que je ne veux pas qu’il y ait une coupure des relations entre les Juifs et les Arabes, entre les Palestiniens et les Israéliens ». Même si l’aspect technique revête une grande importance dans l’impact d’un film, il ne faut pas oublier pour autant l’histoire, et le spectateur, susceptible de rester parfois sur la touche.

Venise était toutefois illuminée aujourd’hui par la présence de l’exquise Scarlett Johansson (Scarlett, si tu lis ces quelques lignes…), qui venait présenter aux côtés du réalisateur Jonathan Glazer, Under the skin (littéralement traduisible en français par « sous la peau »), dont une première bande-annonce (oppressante) vient de voir le jour sur le web :

Under the skin narre les dégâts infligés par une extra-terrestre (Scarlett Johansson), qui sous la forme d’une femme séduisante, part à la quête de proies humaines. Xan Brooks, journaliste pour The Guardian, explique : « le film d’art de Jonathan Glazer a été accueilli à Venise à la fois sous les applaudissements et les huées ». Toutefois il définit le film comme « un rêve extraordinaire ». La critique de Variety est plus mitigée puisqu’elle qualifie le film de « conte indéniablement ambitieux », mais parfois « idiot et torpide ». Ces deux avis semblent donc refléter l’accueil global du film à Venise, c’est-à-dire extrêmement mitigé.

Hors compétition, c’est également Moebius, de Kim Ki-duk, qui a été présenté à Venise aujourd’hui. Le sud-coréen qui avait brandit l’an passé le lion d’or avec Pieta, revient cette année sur le sol de la cité des Doges avec ce film dont on ne sait que très peu de choses, mis à part qu’il serait plutôt cru.
Suite de la compétition demain, pour un huitième jour.