Le 27 juin 2012
- Acteur : Sophie Marceau
A l’occasion de la sortie d’Un Bonheur ne vient jamais seul, retour sur la carrière avec quelques fautes mais beaucoup de glamour de Sophie Marceau...
A l’occasion de la sortie d’Un Bonheur ne vient jamais seul, retour sur la carrière avec quelques fautes mais beaucoup de glamour de Sophie Marceau...
Sophie Marceau est a priori précieuse, fragile. Elle donne l’impression d’être une poupée délicate épargnée par le temps. Elle est aussi décalée, difficile de retrouver dans son jeu singulier, celui d’un ton et d’une diction qui pourraient prêter à sourire, les échos d’une autre comédienne. Depuis son adolescence, elle n’a jamais cessé de jouer, dans tout et n’importe quoi (ah, Pacific Palisades du clippeur de JJ Goldman, Bernard Schmitt), osant dans un milieu où elle apparaît comme un OVNI, des choix qui surprennent.
- © Christine Tamalet
De son union avec le cinéaste polonais Zulawski, on se souvient d’une rupture dans la douleur, surmédiatisée, mais aussi du versant le plus intéressant de sa carrière, celui de la frénésie hystérique (L’amour braque, 1985 ; Mes nuits sont plus belles que vos jours, 1989 ; La Fidélité, 2000). La jeune femme qui sortait du Teen movie bourgeois faisait éclater son image dans des choix arty que peu de stars d’aujourd’hui oseraient, elle la première.
Malheureusement, depuis très longtemps la grande Sophie a oublié de prendre des risques se perdant dans des choix commerciaux honnêtes, entièrement construits sur sa notoriété qui ne laissent aucun souvenir, ailleurs qu’au box-office : Je reste (2003), la fausse Boum Lol (2008) De l’autre côté du lit (2008), Le bonheur ne vient jamais seul (2012)... On a perdu celle qui osait s’affranchir de son statut de star pour se frotter à des projets épineux. Même si il y a eu le petit drame indépendant A ce soir en 2004 (dont on se souvient surtout de la médiocrité et que personne n’a vu) et surtout L’homme de chevet avec son mec à elle, Christophe Lambert, où elle interprétait un rôle délicat de tétraplégique...
- © David Koskas
Marceau n’a donc plus rien fait d’exceptionnel depuis des décennies : Police de Pialat, avec lequel elle a eu des relations conflictuelles, c’était en 1985. Et ce n’est pas son début de carrière internationale qui changera la donne, exception faite de Braveheart de Mel Gibson (1994) où elle étonne dans un film épique dont on n’a toujours pas fait le tour des qualités. Anna Karénine, Firelight et surtout Lost & found sont à oublier ! Heureusement qu’elle était délicieusement vénéneuse dans le James Bond Le monde ne suffit pas. Ce 007, lui, est à classer parmi le moins bon de la saga ! Dans le film d’espionnage Anthony Zimmer, elle gardera des réminiscences de son rôle froid de James Bond girl... Glacial, comme la nouvelle Marceau. Si ce polar n’est qu’à moitié réussi, il permettra de relancer sa carrière et d’entrer au panthéon des quadras sublimes sur lesquels le temps n’a aucune influence. Ne te retourne pas de Marina de Van en 2009 échoua à susciter les mêmes troubles, malgré un scénario alambiqué.
- © Mars Distribution
Marceau, reine du box-office dans de grosses productions finalement anodines (Chouans ! 1988, Fanfan 1993, La fille de d’Artagnan 1994, Marquise 1997, Belphegor 2001, Les femmes de l’ombre, 2008), peut se targuer d’une très longue carrière jonchée de succès. Mais à y regarder de plus près, peu de films resteront dans nos coeurs, à part peut-être La Boum pour le côté midinette culte des ados des années 80. Malgré tout, celle qui nous a surpris deux fois comme réalisatrice (Parlez-moi d’amour, 1992, mettant en scène sa séparation d’avec Zulawski, un bon début ; La disparue de Deauville, un sinistre naufrage), continue aujourd’hui de faire rêver d’un glamour à l’américaine et à susciter les passions des Français qui voient en elle la personnalité féminine la plus populaire. Connaîtra-t-elle, grâce à Jean-Paul Lilienfeld, celui qui offrit à Adjani la résurrection via La journée de la jupe, le rôle en or tant attendu, dans Arrêtez-moi ? Réponse en fin d’année 2012 ou en début d’année 2013...
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.