Le 9 novembre 2012
- Réalisateur : Scott Derrickson
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
On savait le cinéma d’horreur persona non grata en France, cela se confirme avec les déprogrammations massives de Sinister qui a perdu 40 écrans en raison du mauvais comportement des jeunes spectateurs de Paranormal activity 4.
On savait le cinéma d’horreur persona non grata en France, cela se confirme avec les déprogrammations massives de Sinister qui a perdu 40 écrans en raison du mauvais comportement des jeunes spectateurs de Paranormal activity 4.
Les Espagnols adorent l’horreur. Les Italiens aussi. Les Britanniques ou les Américains voient régulièrement des films de ce genre sur le grand écran. La France, elle, fait figure d’exception culturelle. Est-ce par refus des programmateurs de multiplexes embourgeoisés ? Pas forcément.
Depuis le phénomène Saw, la déprogrammation massive des productions horrifiques s’est accentuée. Le remake très attendu de Vendredi 13 par Marcus Nispel devait ainsi se contenter d’une poignée d’écrans dont l’Orient Express, cinéma de seconde zone ou de fin d’exploitation, pour ne pas ternir la quiétude de l’UGC Ciné Cité les Halles attenant. Les Saw ont provoqué de graves remous dans certains multiplexes, incitant finalement les exploitants à être réticents à programmer les suites ou tout autre film de ce genre. Le budget sécurité des cinémas n’étant pas extensible, devant les incivilités les cinémas ont finalement préféré dire non au cinéma de genre, incitant les distributeurs à réserver un sort de DTV à de nombreuses productions horrifiques devenues persona non grata en lieu public. Le phénomène n’est donc pas nouveau, mais il s’est largement reproduit cette semaine avec la sortie de Sinister. Cet excellent film de peur, vraiment terrifiant par moment, a vu son circuit se réduire comme peau de chagrin, à 154 salles, alors que Wild Bunch s’était vu promettre près de 200 écrans pour le lancement de cette production estampillée "hit aux USA", et accompagnée de critiques plutôt louables pour un film de ce genre. La raison de cette désaffection de dernière minute ? Des incivilités et des soucis à répétitions lors des projections de Paranormal activity 4, notamment le soir d’Halloween.
Le phénomène est inquiétant pour les distributeurs, mais pour les exploitants aussi. Pour avoir connu des projections de ce type qui partaient en vrille, hors de tout contrôle, on peut comprendre l’exaspération collective. A commencer par celle du cinéphile fan du genre récréatif : quand la joie de pouvoir découvrir ces productions dans une ambiance bon enfant dans une vraie salle de cinéma, sans risque de bagarre généralisée et sans présence de gars de la sécurité pour épier les faits et gestes de chacun. Quand même... On parle de cinéma-là !
Notre critique du film ICI
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