Le 15 janvier 2007

Les succès et les bides de ce début d’année. Les chiffres commentés pour mieux vous éclairer sur un univers vraiment impitoyable.
Les succès et les bides de ce début d’année. Les chiffres commentés pour mieux vous éclairer sur un univers vraiment impitoyable.
Comme prévu, Arthur et les minimoys est un bide cinglant aux USA avec 4,3 millions de dollars récoltés en trois jours sur plus de deux mille deux cents sites. Les critiques négatives et le manque d’intérêt des spectateurs pour cette animation au design assez laid ont été décisives dès les premiers jours du lancement national du film. A l’exception de la France où le blockbuster de 86M$ est un vrai hit de fin d’année avec quatre semaines au sommet du box-office local, le rejet se généralise sur tous les gros marchés internationaux. Besson devra donc revoir à la baisse le budget des deux suites, Arthur et la vengeance de Maltazard (sortie en 2009) et d’Arthur et la guerre des deux mondes(annoncé pour 2010). En tout cas, véritable carton sur l’Hexagone, ce premier opus de la trilogie vient de dépasser les 5 400 000 Minimoys sur notre territoire et devrait approcher les sept millions en fin de carrière. Un bon chiffre.
A ses côtés, quelques hits poursuivent des carrières surprenantes. Eragon, toujours deuxième, a allumé plus de 2 300 000 spectateurs, alors qu’un échec à l’américaine était tout à fait envisageable. Hors de prix atteint des cimes qu’il n’ambitionnait pas (1 600 000 spectateurs comblés en quatre semaines pour une stabilité hebdomadaire formidable). Les infiltrés devrait flirter avec les deux millions d’entrées en bout de course et souligne la popularité remarquable de Scorsese (son Aviator avait embarqué 1,7 millions de passagers en 2005). Ne le dis à personne de Guillaume Canet voit ses entrées augmenter de 11% en 10e semaine et dépassera les 2,8 millions de curieux dans quelques jours. Quant à James Bond, il vient tout simplement de dépasser les 3 millions de tickets achetés. C’est moins que l’imbuvable Meurs un autre jour (environ 3,8 millions de fans de l’agent secret britannique), mais la nouvelle orientation de la série (moins de péripéties, plus de psychologie et une toute nouvelle tête d’affiche) pouvait laisser présager moins.
Les premières exclusivités de 2007 ont été quelque peu éclipsées par les continuations comme Mon meilleur ami qui s’est finalement installé sur la longueur (744 000 entrées en trois semaines et un déclin satisfaisant de 30% ces huit derniers jours) ou The holiday (686 000 spectatrices en mal de romance poudreuse en deux semaines). Parmi les nouveautés, Une grande année au titre de saison pourtant opportun, préfigure un bien mauvais cru. Seulement 116 000 spectateurs pour le dernier Ridley Scott dans 209 salles. On est loin des scores capiteux de Hannibal ou Gladiator. Hollywoodland rentre par la petite porte. Ses 74 000 visiteurs pourraient paraître ridicules si ce long métrage n’était pas sorti dans un circuit limité à 89 copies. En bas du tableau des nouveautés, Election 1 de Johnny To impressionne avec 19 000 électeurs sur seulement six sites. Il affiche ainsi la meilleure moyenne par écran de la semaine avec pas moins de 3 330 bulletins de vote par salle. En comparaison, Le violon n’a séduit que 15 000 musiciens sur une combinaison plus large de 32 écrans et Le dernier des fous n’a perturbé que 10 000 forçonnés sur 21 salles. Très moyen.
Concernant les sorties du 10 janvier, pas de raison de se réjouir. La fin des vacances provoque une baisse générale des entrées et les nouveautés ont bien du mal à s’imposer. Apocalypto est mou (11 000 entrées/43 salles), L’incroyable destin de Harold Crick trop américain (3 710 entrées/21 salles), Bad times peu évocateur (2 722 entrées/21 salles) et Fur tristement méconnu (1 594 entrées/13 salles). Heureusement, Le serpent (8 309 spectateurs/34 salles), Election 2 (1 473/6 salles) et 12h08 à l’est de Bucarest (1 175 spectateurs/7 salles) se distinguent, sans pour autant remplir les salles de manière événementielle.