Le 14 avril 2025
Pierre Dugowson signe ici une œuvre inventive et engagée, composée de dix courts métrages indépendants qui explorent avec humour et créativité les grands enjeux sociaux et écologiques de notre époque.


- Réalisateur : Pierre Dugowson
- Acteurs : Solène Rigot, Nicole Ferroni, Théo Cholbi, Ophélia Kolb, Caroline Proust
- Genre : Comédie, Court métrage, Moyen métrage
- Nationalité : Français
- Distributeur : Malavida Films
- Durée : 0h55mn
- Date de sortie : 7 mai 2025

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Résumé : Retrouvez Ophélia Kolb, Nicole Ferroni et une bande de comédiens fantastiques dans ces 10 courts métrages bourrés d’humour, de justesse et de finesse avec des films qui parlent de notre monde et en ont fait le tour en raflant d’innombrables prix !
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Critique : Les Femmes et les enfants d’abord est une proposition cinématographique audacieuse, rare dans le paysage cinématographique français. Ici, pas d’intrigue linéaire ou de personnages récurrents, mais plutôt un enchaînement de dix courts métrages totalement indépendants les uns des autres, une série de regards variés sur des enjeux sociaux et écologiques de notre époque. Ce qui aurait pu n’être qu’un patchwork hétéroclite devient, grâce à une structure savamment pensée, une œuvre étonnamment cohérente, portée par un souffle militant et une liberté de ton revigorante.
- © 2025 Malavida. Tous droits réservés.
Chaque court-métrage fonctionne comme une petite capsule autonome, mais tous partagent un même fil rouge : celui d’un regard lucide — et souvent acerbe — sur la société contemporaine. Pierre Dugowson y aborde de front des sujets aussi vastes que l’inflation, la pollution plastique, la toute-puissance de l’industrie pharmaceutique, ou encore l’obsession collective pour l’argent. Son engagement, qu’il soit social, écologique ou simplement humain, transparaît dans chaque plan, mais jamais de manière pesante. Au contraire, l’humour, omniprésent, désamorce la gravité des thèmes sans jamais les édulcorer.
Ce qui frappe surtout, c’est la variété des formes et des tons. On passe d’un court en noir et blanc quasi muet à une incursion dans la science-fiction, d’un style documentaire à une saynète absurde. Parfois, un seul personnage occupe l’écran ; parfois, c’est tout un petit monde qui prend vie sous nos yeux. Cette diversité formelle témoigne non seulement de la créativité débordante du réalisateur, mais aussi de sa capacité à renouveler constamment son approche tout en gardant une ligne artistique claire.
- © 2025 Malavida. Tous droits réservés.
Le choix et la direction des acteurs contribuent largement à cette réussite. On y retrouve des visages familiers dans des rôles inattendus — on pense notamment à Ophélia Kolb, connue pour son rôle de Colette dans Dix pour cent, qui surprend par la justesse et la sincérité de son jeu. Mais ce sont peut-être les enfants, nombreux à apparaître dans ces courts, qui marquent le plus. Leur spontanéité donne au film une fraîcheur inattendue, et souligne avec force l’un des messages sous-jacents de l’œuvre : c’est aussi pour eux, et à travers eux, que l’avenir se construit — ou se détraque.
On sent également dans Les Femmes et les enfants une vraie complicité d’équipe initiale, une bienveillance collective au service d’une vision artistique assumée. Le projet respire l’intelligence artisanale, le travail de groupe soudé autour d’un cinéaste en qui tous semblent avoir placé leur confiance. Ce climat se ressent à l’écran, et participe à l’étonnante harmonie d’un film pourtant fragmenté dans sa forme.
Ainsi, Pierre Dugowson livre un film multiple, inclassable, mais profondément ancré dans le réel. Les Femmes et les enfants d’abord, est une œuvre atypique, engagée et joyeusement impertinente, qui fait du format court une force narrative et militante.