Trouver sa voix
Le 19 février 2008
Un fonctionnaire routinier apprend qu’il est un personnage de roman sur le point d’être sacrifié par sa créatrice. Une fable bien écrite et interprétée mais qui manque un peu de mordant.


- Réalisateur : Marc Forster
- Acteurs : Dustin Hoffman, Will Ferrell, Emma Thompson, Maggie Gyllenhaal, Queen Latifah
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 10 janvier 2007

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– Durée : 1h45mn
– Titre original : Stranger than fiction
Un fonctionnaire routinier apprend qu’il est un personnage de roman sur le point d’être sacrifié par sa créatrice. Une fable bien écrite et interprétée mais qui manque un peu de mordant.
L’argument : Un beau matin, Harold Crick, un obscur fonctionnaire du fisc, entend soudain une voix de femme qui se met à commenter tout ce qu’il vit, y compris ses pensées les plus intimes. Pour Harold, c’est un cauchemar qui dérègle sa vie parfaitement agencée, mais cela devient encore plus grave lorsque la voix annonce qu’il va bientôt mourir...
Notre avis : Avec en tête le souvenir du très lénifiant Neverland et du raté Stay , il nous faut bien avouer que c’est avec une certaine appréhension que nous abordions le nouveau film de Marc Forster. L’incroyable destin de Harold Crick (traduction peu éloquente et bébête de Stranger than fiction) constitue en fait une assez bonne surprise. La cause en revient essentiellement à un premier scénario suffisamment original pour retenir un minimum l’attention. Malin, Zach Helm invente une situation saugrenue et amusante (un personnage de roman à l’existence réelle apprend qu’il en est un et se met à agir en conséquence). Absurde, la situation amuse et tient durant tout le film. D’abord grâce à l’étonnement suscité par la situation, puis par les changements opérés par Harold dans sa vie (il se découvre vivant et prend goût à la bouffe, à l’amour...), inspirés par un expert en théorie littéraire farfelu (Dustin Hoffman, très bien). Et enfin parce qu’Harold est promis par sa créatrice un peu barrée (Emma Thompson, trop rare et très drôle) à une mort certaine, qu’il cherche bien sûr à éviter, ce qui crée son petit effet suspense.
Sous ses dehors de comédie originale, qui rappelle un peu The Truman show, le film défend l’idée selon laquelle la vie quotidienne peut être magnifiée, à condition de prendre garde à soi-même et aux autres, de se dédouaner des schémas rigides dans lesquels on peut s’enfermer. Pas vraiment de la grande philosophie, d’autant que la mise en scène de Marc Forster, pourtant assez vive (le film patine cependant quelque peu au bout d’un moment) manque considérablement de mordant pour faire de cette fable autre chose qu’un aimable film bien écrit et interprété (y compris par Will Ferrell, jusque-là spécialisé dans les comédies lourdaudes). C’est un peu dommage, mais par les temps qui courent, c’est déjà ça.