C’est le printemps à la Vill’Hervé, la saison des primevères, des cousins qui se radinent et viennent mettre le souk, de la sève qui monte dans les arbres pour rappeler aux quatre orphelines - qui sont cinq d’ailleurs avec Charlie, mais elle ne compte pas, elle est trop grande -, que c’est la saison des amours. Parlons-en de Charlie, qui se fourre dans un sacré pétrin, A force de tirer le diable par la queue, elle se résout à louer la chambre des parents. Et ce qui devait arriver arriva parce que Basile, le régulier, ma foi, face au charme de Tancrède, le locataire, il faut avouer qu’il ne fait pas le poids. Drame en vue. Un qui fait le poids par contre, c’est Merlin, souvenez-vous, celui qui abrite une colonie de points noirs sur son nez, que Bettina a méchamment lourdé au cours du tome 2 et dont le souvenir la lancine, la lancine. Alors elle se lance, elle ose et boum, quelle claque !

Oui, le printemps, c’est traître. On croit aux promesses de bonheur et on s’en prend plein la tronche. Remède à toutes ces amours contrariées, se serrer les unes contre les autres et sauter du rire aux larmes et des larmes au rire avec cette sorcière des mots qu’est Malika Ferdjoukh. Capable de décrire si joliment les sentiments, de traquer le malheur par l’ironie, et de nous entourlouper une fois de plus grâce à sa langue bondissante et ses jeux de mots foudroyants de drôlerie. Seule ombre au tableau : il ne reste plus qu’un épisode à paraître, en novembre. Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lire ensuite ?