Le 30 octobre 2017
- Scénariste : Vanna Vinci>
- Dessinateur : Vanna Vinci
- Genre : Biographie
- Editeur : Éditions du Chêne
- Date de sortie : 11 octobre 2017
Entretien VIP avec la mort...
Après son "Tamara de Lempika" en 2015, Vanna Vinci nous régale d’un nouvel ouvrage consacré à une autre peintre et non des moindres : Frida Kahlo, née en 1907 à Coyoacán (Méxique).
Vanna Vinci nous a accordé un entretien pour nous parler de la façon dont elle a donné naissance à son livre.
AVAL : Pourquoi avez-vous choisi de parler de Frida ? Qu’est-ce qui vous a inspiré en elle ?
VANNA VINCI : J’ai toujours été fascinée par la figure et la vie de Frida Kahlo. Puis, un jour, en parlant avec le directeur éditorial de 24 Ore Cultura, mon éditeur, qui organise également des expositions et qui avait déjà publié mon album biographique sur Tamara de Lampicka, il m’annonce qu’il était en train d’organiser une grande exposition de Frida à Milan pour 2018. Nous avons immédiatement pensé que c’était une chance unique de travailler sur ce personnage aussi complexe, iconique et formidable. Je me suis immédiatement mise au travail !
AVAL : Qu’est-ce qui vous inspire de façon générale ?
VANNA VINCI : Je travaille depuis de nombreuses années sur des biographies, j’ai fait La Casati, Tamara de Lempicka et Frida Kahlo. Je suis très intéressée par la vie de ces figures controversées, complexes et emblématiques. Mais en particulier par la question de l’univers féminin à travers l’analyse de ces femmes aussi iconiques et hors des conventions.
AVAL : De qui sont les textes ? Avez-vous collaboré avec un auteur ?
VANNA VINCI : Les textes sont de moi. Habituellement je travaille toute seule sur mes textes et mes dessins. J’ai lu beaucoup de livres, de biographies, et aussi les lettres et journaux intimes de Frida, puis j’ai élaboré ce dialogue entre Frida et la mort. Il y a beaucoup de références aux écrits de Frida, mais aussi à d’autres lectures.
Il y a surtout deux livres qui m’ont influencé pour la structure du livre, L’Operette morali de Giacomo Leopardi et Eupalinos ou l’Architecte de Paul Valéry.
AVAL : Comment avez-vous imaginé l’ouvrage pour le concevoir ? Avez-vous d’abord réalisé les dessins ou imaginé les textes ?
VANA VINCI : Je travaille toujours d’abord le texte et l’idée du livre, puis j’écris tout le texte. Et seulement alors je commence à dessiner les pages. Avant de dessiner, pendant que je pense au texte et aux dialogues, je fais beaucoup de croquis et dessins préparatoires pour appréhender les personnages.
AVAL : Combien de temps cela vous a-t-il pris pour achever l’ouvrage ?
VANNA VINCI : J’ai travaillé sans trêve durant neuf mois, pas de vacances de Noël, ni d’été ! Ce fut un travail très fatigant et émouvant en raison des divers aspects de la vie de Frida.
AVAL : Avez-vous été au Mexique pour vous aider à concevoir cet ouvrage ? Avez-vous visité la Casa Azul ?
VANNA VINCI : J’ai travaillé à ce livre comme Ariosto à son Orlando Furioso...
Je n’ai jamais été au Mexique. Et je ne voulais pas aller là-bas pour seulement une ou deux semaines et puis m’immerger dans mon livre comme si je connaissais parfaitement ce pays. J’ai préféré inventer mon propre Mexique en partent des tableaux d’Henri Rousseau, un des maîtres de Frida et également un de mes artiste préférés. Donc mon Mexique est quelque chose de très peu naturaliste et plutôt animé par le rêve. Peut-être que j’irai là-bas un jour, alors, peut-être, ce sera comme dans mes rêves.
AVAL : Quelle sera votre prochaine thématique ? Quand le livre sortira-t-il et chez quelle maison d’édition ?
VANNA VINCI : Je suis en train de commencer un livre sur Maria Callas. Et la maison d’édition sera cette fois Feltrinelli.
Frida, petit journal illustré de Vanna Vinci - La chronique BD
Le 13 juillet 1954, le monde de l’art est en émois, le Mexique pleure sa Frida. La peintre a lâché définitivement ses pinceaux, son humour noir, ses frasques, et sa souffrance l’a enfin abandonnée...
La vie de Frida Kahlo fût des plus mouvementée et originale.
Une naissance difficile, une poliomyélite qui la laissa boiteuse, un accident de bus qui lamina entièrement son corps... Sa vie s’écoula empeinte de grandes désespérances, d’errances sentimentales mais aussi de joies, de rencontres et d’art.
Mariée à l’infidèle mais non moins grand maître Diego Rivera, Frida compensa sa vie entière ce manque affectif dans d’autres relations, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles.
Frida fut reconnue tardivement pour son art surréaliste. La peintre s’inventa sur la palette d’un nouvel art, une nouvelle vision du monde, seule, avec son ego, avec ses douleurs psychologiques et physiques, qu’elle sublima à travers ses autoportraits.
Son chemin de croix chirurgical (elle dû subir 22 interventions pour tenter en vain de soulager ses peines), la violence de la vie, la politique (il lui plaisait de dire qu’elle était née en 1910, l’année de la révolution mexicaine), la famille, ses origines indiennes... tout son monde intérieur était à plat sur ses toiles …
Mais surtout la mort, la sienne, celle des nombreux fœtus quelle perdit, ses parents …
Et c’est toute l’originalité du livre de Vanna Vinci, qui fait discuter le personnage de la Mort avec Frida.
Une complicité établie entre les deux personnages nous guide dans les considérations de l’une et de l’autre au fil des événements de la vie de Frida.
Vanna Vinci a su capturer toute l’essence des peintures de Frida qu’elle a savamment mixées avec son trait pour en faire un ouvrage certes dur, mais puissant, riche, pénétrant et qui vous hantera jusqu’à votre propre mort...
En lien avec cet ouvrage et le Mexique nous vous recommandons d’aller voir Chavela Vargas, icône de la musique mexicaine de Catherine Gund et Daresha Kyi qui sortira le 15 novembre prochain.
160 pages - 24,90 €
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