Le 1er mars 2020
L’ouvrage de Clémence de Montgolfier, Quand l’art contemporain passe à la télévision est issu d’une thèse de doctorat de l’auteure, qui a été récompensée par le Prix de la recherche de l’INAthèque en 2018. Il est publié en collaboration avec l’INA et le Comité Professionnel des Galeries d’Art. Un ouvrage ambitieux et complet sur la question.
- Auteur : Clémence de Montgolfier
- Editeur : Editions Hermann
- Genre : Essai
- Nationalité : France
- Titre original : Quand l'art contemporain passe à la télévision
- Date de sortie : 4 mars 2020
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Pourquoi parle-t-on peu d’art contemporain à la télévision ? Comment les représentations télévisées de l’art contemporain sont-elles symptomatiques des différentes visions de la culture qui s’opposent et cohabitent dans nos sociétés ? Fondé sur l’analyse des émissions consacrées à l’art contemporain dans le champ des arts plastiques en France depuis 1959, époque de son émergence et de la création d’un ministère des Affaires culturelles, cet ouvrage cherche à montrer comment la télévision peut être une source pour penser les images et les discours sur l’art et en particulier l’art contemporain de manière transdisciplinaire. La télévision est alors un lieu pour interroger ce qui relie arts et médias, cultures et représentations, et nous permet de mieux comprendre les négociations permanentes entre logiques de création et logiques industrielles qui sont à l’œuvre dans la culture.
Notre avis : L’émergence de la télévision à la fin des années 1950 apparaît comme un nouveau terrain médiatique fertile pour l’art contemporain. Un médium à conquérir s’il veut bien s’y prêter, comme l’atteste l’interrogation de Françoise Parfait, qui se veut réaliste, et non pas utopiste : "La question n’est pas de savoir si la télévision peut être de l’art, mais si l’art a quelque chose à faire avec la télévision" écrit-elle. S’il y a une place effective pour l’art contemporain dans les grilles des programmes télévisuels de l’ORTF (Office de radio-télévision-française, ayant les pleins pouvoirs, en termes de contenus et de diffusion, jusqu’en 1974), quelles en seraient l’importance et la pertinence ? Cette question est le point de départ de l’introduction du livre, ambitieux et complet, issu d’une thèse brillante de Clémence de Montgolfier, Quand l’art contemporain passe à la télévision, qui paraît le 4 mars 2020. L’auteure nous montre, par la suite, l’exemple d’une démocratisation actuelle mais factice de l’art contemporain, à travers la télé-réalité. L’émission américaine, qui remonte à 2011, avait déjà un titre prétentieux : "Work of Art : The Great Next Artist". Elle a également fait un flop, dans la course obsessionnelle à l’audimat, qui était aussi un enjeu. Ce n’est pas sur un plateau de télévision, ridicule cour de récréation, que l’on s’improvise Picasso de demain.
La télévision est devenue si importante qu’elle est désormais un média de masse. L’art contemporain s’est vu offrir, après la disparition de l’ORTF, une place qui n’a cessé de se paupériser. "Les trois premiers chapitres de cet ouvrage sont consacrés à l’analyse des émissions télévisées entre 1959 et 1981 (chapitre 1), 1981 et 2000 (chapitre 2) puis 2000 et 2013 (chapitre 3)", écrit Clémence de Montgolfier. Le chapitre 4 est davantage axé sur la réceptivité du public qui, dans sa majorité, avant l’institutionnalisation de l’art contemporain, le considère comme une contre-culture qu’il désapprouve. Une étude du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), en date de 1998, atteste d’un paradoxe flagrant, "celui d’une demande forte (les spectateurs déclarent facilement apprécier les programmes culturels), mais d’une consommation faible (ils les regardent en fait peu)", pour citer de nouveau Clémence de Montgolfier. L’ouvrage est constitué de deux autres chapitres : le chapitre 5 démontre que la médiatisation de l’art contemporain s’opère d’abord sous la forme de récits individuels héroïques, puis de récits collectifs fédérateurs ; enfin, le chapitre 6 regrette la prédominance de la promotion culturelle, focalisée sur de grands événements du monde de l’art, au détriment de la médiation culturelle : la notion essentielle de transmission en ressort fortement impactée.
Editions Hermann - Collection galerie d’art
Préface de Georges-Philippe Valois, Président du Comité professionnel des Galeries d’art
Avant-propos de Laurent Vallet, Président de l’Institut National de l’Audiovisuel
39 illustrations
295 pages - 24 euros
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