Séquence matricielle
Le 22 décembre 2021
Premier chapitre d’une trilogie, désormais culte, orchestrée par les frères (futures sœurs) Wachowski.
- Réalisateur : Lana & Lilly Wachowski
- Acteurs : Carrie-Anne Moss, Joe Pantoliano, Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Hugo Weaving
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 2h15mn
- Date télé : 24 août 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 23 juin 1999
- Voir le dossier : L’épopée "Matrix"
Résumé : Thomas Anderson, informaticien morne le jour, se transforme en hacker surnommé Neo. Une question le tenaille durant ses insomnies : qu’est-ce que la Matrice ? La réponse lui sera apportée par Morpheus : il y a quelques décennies, les hommes ont perdu la guerre contre les machines, ils sont devenus leurs esclaves. Pire, ils végètent, maintenus dans un état larvaire par la Matrice. La "réalité" n’est en fait qu’une immense simulation. D’après Morpheus, Neo serait l’Elu, capable que de mettre un terme à la domination des machines sur l’humanité...
Critique : En 1999, Matrix provoque un véritable séisme dans l’industrie du cinéma. L’équation semblait pourtant improbable : un genre cinématographique surexploité (la science-fiction), deux quasi inconnus à la réalisation et un acteur devenu ringard aux yeux du public. Le miracle se produit toutefois. Matrix, amalgame de nombreuses cultures (informatique, mangas, jeux vidéo, arts martiaux, existentialisme), électrise les jeunes foules qui ne jurent plus que par Neo. Les Wachowski gagnent leurs galons de génies et Keanu Reeves entre dans la A-List des stars hollywoodiennes. Retour sur la genèse d’un film qui, pour une génération de spectateurs, symbolise une nouvelle date dans l’histoire du septième art.
Curieusement, la toute première image liée à Matrix est apparue en France dans un Voici (1998). On y découvrait Keanu Reeves, crâne et sourcils rasés, photographié par un paparazzi à l’aéroport de Sydney. Le commentaire précisait que l’acteur s’était envolé pour l’Australie d’afin d’y tourner un film de science-fiction. A cette époque, l’information ne vaut pas tripette ; Keanu Reeves collectionne les bides et n’intéresse pratiquement plus les producteurs.
Un an après, une nouvelle image fait le tour du Web. Cette fois-ci, il s’agit d’une photo extraite du film : Neo et l’agent Smith empoignés en apesanteur lors de la scène du métro. C’est énigmatique à souhait, plutôt bien fait et terriblement excitant.
Quelques mois après, le premier buzz autour de cet ovni s’opère véritablement lors de la sortie américaine. L’engouement du public est tel que le budget (63 millions de dollars) est rapidement remboursé. Matrix exacerbe nos peurs de l’époque (le fameux bug de l’an 2000) tout en proposant des visuels jamais exploités (le bullet time). Les critiques outre-Atlantique affirment qu’il y aura désormais un avant et un après Matrix dans l’industrie du cinéma. Le film termine sa carrière à plus 170 millions de dollars.
La sortie française ne fait que confirmer le pouvoir de séduction de Matrix. Les nerds et tous leurs petits copains se ruent dans les salles pour apprécier les exploits de Neo (4,7 millions d’entrées). Tout le monde parle du film, sur les forums ou dans les cours de récré. Même les philosophes et sociologues nationaux tentent se pencher sur ce phénomène. Cet énorme battage autour du film des Wachowski est-il justifié pour autant ?
Il faut admettre que Matrix a ravivé l’intérêt du public pour la science-fiction. S’inspirant des visions apocalyptiques de Gibson et de Philip K. Dick, les Wachowski apportent une nouvelle dimension à la guerre qui opposera les hommes contre les machines (cf. Terminator) grâce aux multiples références christiques et philosophiques (Neo dit l’Elu cherche sa place dans un monde aseptisé). A cela s’ajoute une touche anarchique séduisante dans laquelle se retrouvent nombre de jeunes spectateurs.
Mais là où les deux frères remplissent parfaitement leur contrat, c’est au niveau visuel. Malgré des moyens financiers sans prétention pour un film de cette ampleur, les Wachowski offrent un feu d’artifice de trouvailles, inspirées des mangas et des jeux vidéo. Ce qui donne 45 minutes de morceaux de bravoure (le hall, l’hélicoptère, le métro) pour une intensité rarement atteinte au cinéma. Certes, ils n’inventent rien, améliorent simplement des techniques déjà existantes, mais leur intégration dans l’univers Matrix est si bien conçue qu’on ne peut que saluer leur intelligence créatrice. Matrix est bien le film définitif qui, malgré les parodies minables dont il est la source d’inspiration, a conservé son fabuleux impact quatre ans après sa sortie en salles.
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birulune 3 juin 2018
Matrix - Lana & Lilly Wachowski - critique
Pas facile de trouver qqch de nouveau sur le sujet car après la tempête médiatique (reloaded et révolution marchent moins bien) on voit que le temps a passé mais le film est toujours aussi bon.
L’ordinateur...
Ce prolongement du cerveau humain...
D’où l’idée de la matrice qui nous connecte tous mais nous sépare de notre propre réalité.
C’est prophétique
Et les effets spéciaux sont la clé du succès du message apporté : nombreux, bien faits et toujours justifiés.
Un des derniers bons films pour tous et toutes avant l’ère du cinéma post-11 septembre ou de la tendance bobo bio et surtout avant ces fichus films de super-héros jamais à la hauteur du rêve moderne qu’ils sont censé faire naître dans les cœurs