Le 12 février 2022
- Scénariste : Minoru Furuya >
- Dessinateur : Minoru Furuya
- Genre : Drame, Seinen
- Editeur : AKATA
- Famille : Manga
- Date de sortie : 20 janvier 2022
- Durée : T. 1
Harcèlement, adolescents et flirts pas évidents.
Résumé : Yusuke Ogino est un lycéen pas très en vue. Souffre-douleur d’un voyou, il est harcelé avec son seul ami Takao, lui aussi racketté, mais s’accroche à un rêve de moto, travaillant et prenant dse cours de conduite. Dans ce quotidien, son ego est celui d’un moins que rien, mais la vie a ses aléas...
Rentrer dans la peau d’un jeune paumé, en suivre les dérives, c’est un thème qui commence à émerger dans la sphère de la bande dessinée et du manga contemporains. Avec Himizu, Minoru Furuya s’était déjà intéressé à ces jeunes en marge poussés vers la violence. Poison quotidien va vers ceux qui reçoivent cette violence : les harcelés, les rackettés, les losers... Encore que le personnage de Takai va se retrouver, dès ce premier tome, dans la riposte et l’envie d’inverser les rôles. Pour le héros Ogino, c’est plutôt une lente spirale négative qui semble le contrôler psychologiquement. Pourtant, après quelques chapitres difficiles, l’irruption d’une charmante pilote, l’intervention d’un boss de supérette plutôt sympa, font que sa vie penche dans le positif. On se voit à hausser les épaules ou avoir de la pitié, à l’instar de son petit frère, lorsque Ogino se lamente, ne se croit digne de rien, s’effondre ou ne veut rien espérer. Mais c’est justement cet enfer du rabaissement de soi, orchestré par ceux qui ont le contrôle, qui est ici relaté, à savoir si on vous dit chaque jour que vous ne valez rien, vous allez forcément le croire. Et si l’on ajoute à cela une fille loufoque, pestiférée au lycée et prostituée le soir, on se retrouve avec des fils qui se connectent et qui pourraient bien donner une grande série (celle-ci comptera six volumes).
- © Akata / Furuya
Le dessin paraît un poil moins grotesque que sa série précédente, même si les mimiques de Takai rappellent qu’il y a quelque chose de dérangeant et de plus fouillé, peut-être à cause des magnifiques motos Aprilia ou Honda. Les cylindrées bénéficient d’un traitement autrement plus agréable que les personnages, car si l’on excepte la fille dont le héros tombe amoureux à distance, les autres garçons et filles sont au mieux triviaux, au pire répugnants. Alors l’ensemble est ainsi plutôt proche de l’âge ingrat adolescent, et c’est finalement assez étrange de ressentir cette atmosphère de lose ambiante, de frustration latente et d’espoir malmené.
- © Akata / Furuya
Complexe et dur, Poison quotidien est pourtant dès le tome 1 un manga qui rend son lecteur accro, un dévoilement de sentiments inavoués, de scènes souvent ignorées, pouvant le rendre unique et attirant.
236 pages – 8,50 €
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