La Révolution ? Non sire, la réforme
Le 21 septembre 2005
dEUS is back. Sans grand chamboulement, mais avec un travail de recherche appliqué et inventif.
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dEUS is back. Après une absence de six ans, le collectif belge revient avec un album nerveux ponctué de petites ballades folk. Ici, pas de grands chamboulements, mais un travail de recherche appliqué et inventif.
Klaas Janzoons et Tom Barman, les deux piliers, se sont entourés de nouvelles recrues : Stéphane Misseghers (batterie), Alan Gevaert (basse) et Mauro Pawlowski (chant). Si, depuis ses débuts, les membres de dEUS opèrent un turnover impressionnant, musicalement le groupe reste fidèle à sa ligne rock-folk expérimentale. Au plat pays on préfère la réforme et les aménagements en douceur à la révolution, d’ailleurs les Belges ont toujours un roi.
Pocket revolution est plus dans la lignée d’un Worst case scenario avec un son 80’s très électrique et de longues compositions que dans celle de leur avant-dernier LP, The ideal crash. Dès le premier titre, Bad timing, on sent la longue montée rageuse avec superposition de guitares au son clair, puis saturé et enfin dense comme un trou noir, prêt à avaler tous les arrangements qui gravitent autour. Rage encore avec Stop-start nature ou If you don’t get what you want, dans un registre très proche de Frank Black à travers le chant hargneux et des breaks dignes du Doolittle des Pixies. D’autres influences se font plus discrètes : Magazine avec le chant de Cold sun of circumstance, Death in Vegas dans les boucles de guitare persistantes de Nightshopping, voire That Petrol Emotion dans la sautillante What we talk about.
Mais le plus intéressant à écouter est sans nul doute le jeu des voix et des guitares. Une véritable structure en millefeuille se met en place par strates, les unes s’effaçant au profit de nouvelles qui surgissent posément ou au contraire violemment pour accompagner un instant le morceau puis disparaître, une métaphore de l’univers mais aussi du groupe lui-même. Mais Deus n’a pas perdu ses habitudes folk et laisse une bonne place à des ballades aux relents de Radiohead ou de Rem avec Include me out ou Nothing really ends, autant de petits temps morts regrettables dans un album aux riffs échauffés.
dEUS effectue donc un come-back réussi, avec un état d’esprit de chercheur. Souhaitons ne pas avoir à pas attendre encore six ans pour profiter des nouvelles découvertes du groupe.
Pocket revolution, dEUS (V2)
Tracklisting :
1 Bad timing
2 7 days, 7 weeks
3 Stop-start nature
4 If you don’t get what you want
5 What we talk about (when we talk about love)
6 Include me out
7 Pocket revolution
8 Nightshopping
9 Cold sun of circumstance
10 The real sugar
11 Sun Ra
12 Nothing really ends
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