Le 10 août 2021
- Date de sortie : 15 août 2021
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
Une histoire romancée poignante, tirée de faits réels, qui montre toute la difficulté de concilier la profession d’exploitant agricole avec le poids de normes parfois étouffantes.
Résumé : Jacques Bonhomme est à la tête de la ferme des combettes. La paperasse n’est pas son truc. Or, le contrôle de son exploitation par l’Etat en 2015 va révéler quelques anomalies qui vont le pousser à abandonner son bien et partir en cavale.
Critique : Corinne Royer retrace ici le parcours du combattant d’un petit fermier français, de 2015 à 2017, qui doit jongler entre l’exercice de son métier et l’obligation de se mettre en conformité avec la législation. L’autrice parvient à montrer la peine à accommoder les contraintes fortes de la gestion administrative avec la volonté de se consacrer à l’entretien quotidien de ses animaux. Deux impératifs qui semblent diamétralement opposés pour Jacques Bonhomme.
Le roman est découpé en neuf jours de cavale, racontés par la famille, amis, voisins et fonctionnaires. Des regards croisés qui permettent de mieux comprendre le déroulement de la tragédie. Même si l’auteur s’en défend, il est difficile de ne pas y voir un parti-pris, la dénonciation de l’acharnement, voire du zèle de l’État et des obligations disproportionnées qui pèsent sur ces éleveurs, souvent démunis, et qui les mènent dans une impasse. Doit-on pourchasser ce fermier comme un crimine,l pour ne pas avoir déclaré dans le délai imparti la naissance de ses veaux ? La confiscation froide de son troupeau n’est-elle pas une sanction démesurée ? Les contrôleurs de la direction départementale de la protection des populations doivent-ils se faire accompagner de gendarmes pour faire appliquer leur décision ? Autant de questions qui interrogent sur la juste sanction et l’adéquation des obligations qui pèsent sur ces fermiers.
Corinne Royer nous plonge ainsi dans la détresse de ce monde paysan, endetté et acculé, qui peut conduire certains fermiers jusqu’au suicide ou à la fuite. Dans le cas de Jacques Bonhomme, cette réaction témoigne d’une véritable souffrance et de son impossibilité à répondre aux exigences de l’administration. Le lecteur, qui sera assurément interpellé par ce drame, ne pourra que s’interroger sur le système agricole mis en place. Pleine terre est un roman très dur, qui ne laisse pas indifférent.
336 pages
21 €
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