Le 19 avril 2005
Quand le livre bouscule la vie de la cité.
Quand le livre bouscule la vie de la cité.
Samedi 23 avril, à l’occasion de la Journée mondiale du livre, des femmes et des hommes politiques liront. Pas des rapports ni des textes de loi, mais des livres. Et en public. Répondant à l’invitation du Lobby suisse des livres, 164 politiciens feront découvrir leur bouquin préféré. Initiative louable comme toutes celles qui visent à promouvoir la lecture. Intéressante aussi d’un point de vue humain, pour autant que ces "ambassadeurs et ambassadrices" d’un jour acceptent de se livrer et de s’effeuiller un peu...
Pas sûr toutefois que cet appel à une "élite" pour faire descendre la lecture dans la rue soit vraiment efficace. Moins, assurément, que l’expérience menée par La Cadière, village du sud de la France aux 3750 habitants et au maire communiste, qui remettra le 1er mai, pour la quatrième année consécutive, le Prix de la Cadière d’Azur. Sa particularité ? Etre décerné par les habitants, invités à lire entre fin janvier et fin avril cinq livres sélectionnés sur la base de cent romans "coup de cœur" par les membres de l’association Un Livre au village".
En course cette année : Après la nuit, de Catherine de Saint-Phalle (Actes Sud, coll. Babel), Les demeurées, de Jeanne Benameur (Denoël), Grâce et dénuement, d’Alice Ferney (GF, coll. "Etonnants classiques"), Leur histoire, de Dominique Mainard (Joëlle Losfeld) et La joueuse de go, de Shan Sa (Folio). Des ouvrages laissés à la disposition du jury à la bilbiothèque, au bureau de poste, à la mairie, mais aussi à la boulangerie et chez le boucher. A en croire les témoignages entendus dans un reportage radiophonique consacré à ce sujet, l’inscription de la lecture au cœur de la cité a profondément changé la vie de celle-ci. Difficile, il est vrai, de rendre les livres plus proches des gens. Difficile aussi de trouver plus beau lien entre lecture et politique.
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