Le 14 juin 2016
- Réalisateur : Paul Verhoeven
Savez-vous si le sulfureux Elle avec Isabelle Huppert a été un succès ? Testez vos connaissances sur le business de l’iconoclaste Paul Verhoeven ici.
Testons nos connaissances sur le business de l’iconoclaste Paul Verhoeven ici.
1. Basic Instinct 4.615.0000 (1992)
2. Total Recall 2.362.000 (1990)
3. Robocop 1.686.000 (1988)
4. Hollow Man, l’Homme sans ombre : 1.498.000 (2000)
5. Starship Troopers : 983.000 (1998)
6. Showgirls 727.000 (1994)
7. Basic Instinct 2 442.000 (2006)**
8. Elle : 341.000* (2016)
9. La Chair et le Sang : 339.000 (1985)
10. Black Book : 136.000 (2006)
*film en cours d’exploitation **réalisé par Michael Caton-Jones
Après une série de films à la diffusion très réduite, sur des petits écrans, dans les années 70 et au début des années 80 (Turkish delights et Spetters), Paul Verhoeven fait parler de lui en France avec Le Quatrième Homme (1984). Ce thriller vénéneux et iconoclaste, qui préfigurait le rôle de Sharon Stone dans Basic Instinct, restera toutefois inédit en salle pendant de nombreuses années avant de connaître une sortie tardive en 1992.
C’est surtout en 1985 que le fougueux Néerlandais met la machine en route avec l’impie La Chair et le sang qui sert de pont entre sa carrière européenne et celle américaine. Cette coproduction médiévale ne demeure qu’une grosse série B en France (339.000), mais le nom est posé. Verhoeven est une valeur à suivre.
Avec Robocop, l’auteur change la donne et franchit pour la première fois le cap du million, carton qu’il réitèrera 3 fois en 1990 avec Total Recall (2.300.000) et surtoutBasic Instinct (4.600.000). Ce dernier deviendra le film le plus vu en France en 1992, oui, l’entre-jambes possédé de Sharon Stone parvint à finir numéro 1 annuel, malgré une lourde interdiction aux moins de 16 ans !
Cette ascension de film en film prendra fin en 1996 avec le décrié Showgirls, film maudit, interdit aux moins de 12 ans, où la combinaison de sexe pervers, de drogue et de violence ont déchaîné les passions aux USA. La relative controverse en France suscite toutefois un score correct avec 727.000, mais toutefois, doit-on souligner qu’il s’agit d’une perte de 4 millions de spectateurs avec Basic Instinct ?
Plus apprécié par la presse française, Starship Troopers déroute le public qui ne s’attendait pas à pareil humour satirique. Semi-échec aux USA, le belliqueux film de science-fiction, est loin d’emporter tous les suffrages du public hexagonal également. S’il flirte avec le million, doit-on rappeler la vitesse avec laquelle il s’est vite cassé la figure ?
Hollow Man, le 4e film millionnaire de Verhoeven, lui, grimpa même au demi-million supplémentaire. Sa sortie estivale en a fait un succès de circonstance, comme de nombreux blockbusters présentés au public, avec renfort de publicité en cette saison. Mais le public ne le porte guère dans son cœur. Verhoeven, amer de cette expérience de grand studio, non plus.
Avec Black Book, Verhoeven s’affranchit d’Hollywood et retourne dans son pays d’origine. Le succès n’est pas flagrant en France, puisqu’à peine 130.000 curieux ont fait le déplacement. Un camouflet, voire même une déculottée pour une œuvre forte, soutenue par la critique, qui aurait pu largement monter à 300.000, comme pour la plupart des œuvres de grands auteurs aux sujets forts.
Il faudra donc 10 ans pour que Paulo revienne dans la course. Et c’est avec une œuvre française qu’il se distingue. Elle, d’après Philippe Djian, lui permet de retrouver le strass cannois en fin de festival, de faire de nombreuses Unes de magazine, quand Isabelle Huppert, son héroïne, s’occupe de toutes les couvertures… L’omniprésence démentielle du come-back se traduit par des chiffres honorables (341.000 en 15 jours), mais le thriller érotique finira toutefois en-deçà des 688.000 de La Pianiste d’Haneke, avec Huppert, auquel on l’a beaucoup comparé. Au moins, réussira-t-il a dépassé le score final du consternant Basic Instinct 2, que les 442.000 spectateurs français ont subi en 2006. On notera que l’affreux nanar n’avait rien à voir avec Verhoeven, qui a refusé de se retrouver mêler à ce sinistre sequel, tout comme il rejeta toute implication dans les remakes ou reboot de Robocop ou de Total Recall.
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