Le 20 mars 2022
- Scénaristes : Jean-David Morvan, Raphaël Meltz
- Dessinateurs : Marcello Quintanilha, Léa Murawiec, Simon Roussin , Antoine Maillard, Michael Deforge
- Festival : Angoulême 2022
Les 13 Fauves d’Angoulême révélés le samedi 19 mars lors d’une cérémonie sans accroc accorde une large place aux petite structures éditoriales. Une tendance récurrente ces dernières années.
Le festival d’Angoulême a remis 13 Fauves pour sa 49e édition. Si elles représentent une minorité de la production éditoriale, les structures indépendantes raflent la majorité des prix. En dehors du Prix de la série qui revient à Émile Bravo pour l’excellent Spirou, l’espoir malgré tout (Dupuis) et du prix patrimoine qui revient à la réédition par Casterman de Stuck Rubber Baby d’Howard Cruse – lui-même figure de la bande dessinée underground américaine –, les prix majeurs décernés par le festival reviennent à des éditeurs modestes mais créatifs. Les Éditions 2024 repartent ainsi avec deux prix. Cette tendance n’est pas nouvelle à Angoulême, dont le palmarès est régulièrement critiqué par certaines grandes maisons pour sa tendance à mettre en évidence des titres pointus. Mais n’est-ce pas le rôle d’un festival que d’inviter les lecteurs à faire preuve de curiosité ?
Récompense la plus prestigieuse, le Prix du meilleur album revient au brésilien Marcello Quintanilha pour le fabuleux Écoute, jolie Marcia (Éd. çà et là), un album grave et truculent qui nous fait partager le quotidien d’une infirmière dans les favelas de Rio de Janeiro. Déjà récompensé par le prix du Polar SNCF en 2016 pour Tungstène, Marcello Quintanilha se distingue par ses thrillers sociaux, et la diversité graphique de ses albums : Écoute, jolie Marcia nous avait notamment marqué par son usage de la couleur. Nous avions interrogé Marcello Quintanilha, un homme affable doué d’une grande culture de la bande dessinée, dans notre émission Dans ma bulle lors du dernier festival Quai des Bulles.
Le Prix Spécial du Jury revient à Des vivants (éd.2024), porté par l’attelage composé de l’essayiste Raphaël Meltz, la comédienne Louise Moaty et le dessinateur Simon Roussin. L’album revient sur le premier réseau de résistance du Musée de l’homme, né en 1940 et démantelé par les Allemands en 1942.
La talentueuse Léa Murawiec reçoit le Prix du Public France Télévision pour Le Grand vide (2024). Cet album dystopique expose un monde où chaque personne survit tant que son nom est encore prononcé par un tiers. Nous avions échangé avec la jeune autrice pour Dans ma bulle à l’occasion de la sortie de son album.
Un visage familier du canadien Michael Deforge (Atrabile) reçoit le Fauve de l’audace. Autre album dystopique, Un visage familier entraîne son lecteur dans un univers futuriste dominé par la technologie où les individus et les lieux sont régulièrement "mis à jour". Le Fauve récompense en particulier l’inventivité graphique de l’artiste, qui joue sur les formes et use de couleurs vives pour donner une atmosphère à son album.
Le Prix du Polar SNCF revient à Antoine Maillard pour L’entaille (Cornélius), thriller qui use des codes du film noir pour mettre en scène un tueur sauvage dans une petite ville en bord de mer.
Le palmarès complet
– Prix du meilleur album. Écoute, jolie Márcia, par Marcello Quintanilha (çà et là).
– Prix spécial du jury. Des vivants, par Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin (éd. 2024)
– Prix de l’audace. Un visage familier, par Michael DeForge (Atrabile)
– Prix de la série. Spirou, l’espoir malgré tout #3, par Émile Bravo (Dupuis)
– Prix révélation. La Vie souterraine, par Camille Lavaud Benito (Les Requins Marteaux)
– Prix du public France Télévisions. Le Grand Vide, par Léa Murawiec (2024)
– Prix du patrimoine. Stuck Rubber Baby, par Howard Cruse (Casterman)
– Fauve Polar SNCF. L’Entaille, par Antoine Maillard (Cornélius)
– Prix Eco Fauve RAJA. Mégantic, un train dans la nuit, par Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel (Écosociété)
– Fauve des lycéens. Yojimbot #1, par Sylvain Repos (Dargaud)
– Prix de la BD alternative. Bento de Radio as Paper
– Prix Jeunesse 8-12 ans : Bergères Guerrières #4, par Jonathan Garnier et Amélie Fléchais (Glénat)
– Prix Jeunesse 12-16 ans. Snapdragon, par Kat Leyh (Kinaye)
– Prix BD du Palais de la Porte Dorée. Les Saveurs du béton, par Kei Lam (Steinkis)
– Prix Konishi pour la traduction de manga. Nathalie Lejeune pour Blue Period (Pika)
– Prix René Goscinny du meilleur scénariste. Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud pour Madeleine Résistante
– Prix Goscinny du meilleur jeune scénariste : Louise Moaty, Raphaël Meltz pour Des vivants.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
