Out immer

Idem complète son triptyque avec ce nouvel EP composé de 10 titres au dub dense et énergique, avec les participations de Fragile, Shane Cough, Avor-X ou, plus étonnant, le groupe de rap L’Ambassade.

En 2003, Idem annonçait le projet ambitieux de sortir un triptyque : deux EP composés de titres originaux et d’une série de remixes au centre desquels viendrait se glisser un album pivot, Aérobiose. En cette fin avril 2006, l’objectif est atteint avec la sortie du troisième opus : Out immer. Ce dix titres (cinq inédits + cinq remixes), pour la cohérence du projet, se devait de confirmer sa filiation aux deux précédents et en même temps de s’en démarquer par de nouveaux apports. Si le son se fait plus lourd, plus grave et le rythme plus rapide dès le premier titre, Aerobiosis, les compositions conservent une parenté évidente avec Waterglasscolor et Aerobiose au travers de samples singuliers comme les rires de ouistiti sur R’haman Mc, la voix vibrato de Pitch Ortoli sur Power of ou le singulier toucher des cordes et des baguettes. Le terrain est connu et balisé, Idem poursuit dans la lignée dub indus à l’énergie rock’n roll.
Mais le format EP est aussi - et surtout - un laboratoire dans lequel le groupe collabore avec des artistes d’autres sphères musicales. Out immer s’ouvre au chant hip-hop sur deux titres avec Koni et Binzen du groupe L’Ambassade. C.UN.INC désoriente par la juxtaposition du chant clair des deux rappeurs - les paroles sont d’ailleurs reprises d’une chanson de L’Ambassade, Comme un incendie - et la musique d’Idem. L’association est plus judicieuse sur R’haman MC où le traitement des voix, à l’aide d’effets, permet au chant de mieux se fondre dans le chaudron musical des Nantais. Par ailleurs, de nouvelles expériences voient le jour au travers des remixes. Fragile fait de Scan is completed une perle noire et angoissante, relayé par Shane Cough et Avor-X sur Dub’oith. McBlueveiner opte pour une version dance de Vom appuyée par des rythmiques jungle et drum & bass façon Grooverider, et Nan’Ju fait du bonus Eliot’s song une joyeuse rencontre. C’est Ezechiel (déjà présent sur le premier EP) qui aura le mot de la fin, en posant avec une délicatesse philharmonique les points de suspension de cette aventure. Pour l’occasion, le titre Effigie a été rebaptisé Panoramas, façon d’annoncer que si Out immer offre une vue sur ce qui a été fait, il est désormais tourné vers l’horizon de ce qui est en devenir.