Le 20 juillet 2024

- Réalisateur : Abel Gance
- Distributeur : Pathé Distribution
- Plus d'informations : Le site du CNC
- Festival : Festival de Cannes 2024
– "Napoléon vu par Abel Gance partie 1", durée : 3h51mn
– "Napoléon vu par Abel Gance partie 2", durée : 3h27mn
– Sortie en salle des 2 parties : 10 juillet 2024
Après la présentation de la première partie en ouverture de Cannes Classics, le film fleuve d’Abel Gance, monument du cinéma français, est distribué dans les salles françaises en deux séances.
Résumé : De ses débuts à l’École militaire de Brienne (1783) au commencement de la campagne d’Italie (1796), « Napoléon vu par Abel Gance » est conçu comme un livre d’images où se côtoient les personnages historiques de l’époque (Bonaparte, Danton, Robespierre, Marat, Joséphine de Beauharnais, Charlotte Corday, etc.) sous le regard de caractères de fiction (Tristan Fleury et sa fille Violine) ainsi que de la nombreuse figuration qui symbolise le peuple et l’armée. Brienne, le Club des Cordeliers, la Corse, la Siège de Toulon, la Convention, le Paris de la Révolution et de la Terreur, l’Italie sont autant de lieux qui marquent l’ascension de Napoléon vers les sommets de la gloire et du pouvoir.
News : « Grande version » inédite et définitive, Napoléon vu par Abel Gance a vu sa première partie présentée en pré-ouverture du Festival de Cannes 2024 et en ouverture de la section Cannes Classics. Pathé distribue les deux volets dans les salles françaises à partir le 10 juillet. Le film est considéré comme un sommet du cinéma muet et le chef-d’œuvre d’Abel Gance, et l’on en connaissait plusieurs versions. La Cinémathèque française a mené un travail de seize ans, avec la collaboration du CNC, pour une « reconstruction » de l’œuvre, avec un budget de 4,5 millions d’euros permis par des financements publics et privés, tels Netflix, la Golden Foundation, le Centre national de la musique, la Fondation Napoléon et TransPerfect Media. Le travail mené permet de regarder Napoléon dans la version initiale qui avait été montrée au public lors de sa sortie en 1927. À l’époque, Gance avait apporté d’importantes innovations esthétiques et techniques, comme la fin en triptyque (polyvision), sur trois écrans en simultané. Gance était entouré de plusieurs assistants réalisateurs (Victor Tourjanski, Anatole Litvak…), directeurs photo (Léonce-Henri Burel, Roger Hubert) et autres collaborateurs dont Marguerite Beaugé (montage) et Eugen Schüfftan (effets spéciaux). Albert Dieudonné dans le rôle-titre, était épaulé par de nombreux interprètes, d’Annabella à Antonin Artaud en passant par Gina Manès, Suzanne Bianchetti, Pierre Batcheff, Damia, Roger Blin ou encore Conrad Veid.
- Photogramme du film "Napoléon vu par Abel Gance"
- © La Cinémathèque française
Triomphe critique et public, l’épopée historique passe un peu aux oubliettes avec l’arrivée du cinéma parlant, et des bobines se perdent, sont détruites ou dispersées. Une vingtaine de versions ou restaurations ont été proposées depuis les années 1930. Gance lui-même en modifie la structure narrative dans une œuvre sonorisée, Napoléon Bonaparte ou Napoléon, vu et entendu par Abel Gance (1935), devenue Bonaparte et la Révolution (1971) : le résultat, avec des voix nasillardes et criardes, peine à convaincre… Des années 50 à 2000, des tentatives avaient été entreprises pour se rapprocher du matériau initial, sous l’égide de Henri Langlois et Marie Epstein ou Kevin Brownlow. La reconstruction proposée en 2024 doit beaucoup au travail du chercheur Georges Mourier et du compositeur Simon Cloquet-Lafollye pour revisiter la bande originale d’un film certes muet mais qui était accompagné en 1927 d’une partition signée Arthur Honegger. Également réalisateur d’autres monuments du muet comme J’accuse (1919) et La roue (1923), Abel Gance verra son étoile pâlir avec l’arrivée du cinéma parlant, malgré des réussites isolées telles que Paradis perdu (1940). Il se plongera à nouveau dans le mythe napoléonien avec Austerlitz (1960), l’un de ses derniers films. Napoléon vu par Abel Gance reste en tout cas un sommet du septième art et le biopic de référence sur ce personnage historique, auquel se sont également intéressés des cinéastes aussi divers que Sacha Guitry, Sergueï Bondartchouk et Ridley Scott.