Le 30 août 2016
- Réalisateur : Luigi Comencini
- Festival : Festival de Venise 2016
À moins d’une journée du lancement officiel de la 73e Mostra de Venise, Luigi Comencini était à l’honneur de la section Venezia Classici avec la projection d’un film relativement oublié dans sa filmographie : La Grande Pagaille (1960).
La journée de pré-ouverture de la 73e Mostra de Venise, en salle Darsena du Palais du Cinéma de Venise, fut consacrée au cinéaste italien Luigi Comencini. L’occasion de redécouvrir La Grande Pagaille, film de guerre troublant et fantasque dans son oscillation entre farce et tragédie. Il y a du Guy de Maupassant - tendance L’Aventure de Walter Schnaffs - dans l’équipée d’Innocenzi et de Ceccarelli, soldats déserteurs qui désirent par-dessus tout regagner leur chez eux, l’un aux abords de Rome, l’autre de Naples. Le portrait de l’Italie d’alors est celui d’un pays dévasté par la lutte incessante entre fascistes et résistants. Mais derrière l’humour salvateur du film, derrière les incroyables ruptures de ton – manière chaque fois d’échapper quelque part à l’horreur -, filtre un message crucial de la part de Comencini : la nécessité irrépressible de s’engager, parce que le fascisme et parce que la bête derrière l’Homme.
Y a-t-il velléité politique dans ce choix d’ouvrir avant l’heure le Festival de Venise avec une œuvre renvoyant en creux à l’obligation d’un engagement, à l’heure où l’Europe ressort tiraillé par les ingérences, les extrémismes et les inimitiés ? Qu’importe au fond, tant la projection de La Grande Pagaille rappelle à quel point le cinéma de Luigi Comencini savait si bien traduire l’obscénité du réel, grâce notamment à ces confins étranges entre drame et burlesque.
La critique de La Grande Pagaille est à lire ici.
Mercredi 31 août 2016, jour d’ouverture de la Mostra de Venise 2016, seront projetés dans le cadre de l’hommage à Abbas Kiarostami 24 Frames ou encore Take me Home. La La Land, nouveau film du papa de Whiplash Damien Chazelle, ouvrira quant à lui les hostilités côté compétition.
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