Les chroniques du Roi vagabond . T.1 - La chronique BD

Résumé :

Le père d’Ori, un jeune aventurier, est mort assassiné dans la cité des couleurs. La couronne du roi rouge lui revient, mais Ori avait préféré la vie de vagabond. Pourtant, c’est dans sa ville natale, en proie à des troubles humains et surnaturels, qu’il va revenir pour faire face à son destin, entre vieux amis et nouveaux ennemis.

© Delcourt

Notre avis :

Imaginer un univers entier de fantasy qui soit totalement original n’est pas chose aisée. Les romanciers en savent quelque chose, les auteurs de BD ont le même problème : éviter de répéter les codes, les trames et les originalités de tel ou tel album constitue le principal écueil. Du coup, quand démarrent Les chroniques du Roi Vagabond, on pense à Lanfeust, et quand le héros se trouve confronté à des difficultés, c’est Le Nom du Vent qui vient en tête... Mais non, au final, Le premier mensonge se révèle un premier tome empreint d’une vérité : l’originalité de l’univers fantasy est bien là. Une ville embrumée par la magie qui est confiée aux bons soins de trois sectes (l’ordre, l’éducation et la santé) reconnaissables à leurs couleurs, qui luttent de façon souterraine pour prendre le plus de pouvoir possible, des codes d’assassins et de voleurs... Il y a beaucoup d’informations à digérer dès le début de l’histoire, beaucoup de lieux et de personnes qui donnent le tournis. Les choses se calment petit à petit, les personnages reviennent, se font familiers et le scénario se dévoile, même si l’on devine que les imbrications pourraient conduire au-delà de la cité des couleurs, théâtre unique des aventures du roi vagabond dans ce tome 1.

© Delcourt

Les couleurs sont là, l’action aussi, pourtant il manque un petit quelque chose : étrangement, les personnages ne sont pas (encore) attachants, méchants comme gentils n’ont pas ce petit quelque chose qui les font irrésistibles. Ce roi vagabond n’est pas errant pour rien, il manque de charisme. Dommage, car il a tout pour réussir, argent, connaissances, pouvoirs, capacités, il sait se déguiser, se dissimuler, se battre, lire n’importe quelle langue... Il n’y a pas vraiment de héros initié, la quête est là mais Ori n’a rien à prouver, il a seulement des choix à faire. Du coup, difficile de s’identifier à lui... Dès le début, les artefacts magiques, livres anciens précieux et brumes magiques laissent entrevoir un potentiel qu’on imagine infini, à l’image du scooter volant de la première page, qui est en opposition avec le reste de l’album qui a une ambiance plutôt médiévale, qui n’est même pas steampunk.

Quelques accrocs qui ne nuisent pas à l’histoire, ni à l’ambiance, qui reste réussie. Cette première chronique annonce une trilogie qui fait de belles promesses à son lecteur. Un univers riche, des rebondissements en perspective, des personnages qui ne sont pas manichéens... Il faut rappeler que Ori est issu d’une secte qui ressemble à la mafia, avec ses codes d’honneur et de conduite, et non pas un pauvre chasseur de trésor comme l’introduction peut le laisser croire. De plus, il ne cesse de penser et d’écrire à un femme, que l’on n’a pas encore aperçu. De quoi laisser envisager de nouvelles aventures, des chroniques qui monteront en intensité et en charisme.