« Léonard Dévoilé » exposition de François Boucq au musée de la franc-maçonnerie

Notre avis :

Une exposition située dans le musée de la franc-maçonnerie. Un lieu qui n’a rien de confidentiel ou d’ésotérique, car il est ouvert à tous (enfin, à tous ceux qui acceptent d’en acquitter le prix du ticket) et se situe au cœur de Paris, rue Cadet, dans le neuvième arrondissement (alors oui, ce n’est pas exactement le cœur géométrique ou historique de la ville, reconnaissons-le, mais on n’est pas loin).

Le musée de la Franc-maçonnerie, ouvert à tous...

Le musée présente une exposition permanente consacrée à la franc-maçonnerie (ça se justifie aisément) et une petite salle pour les expositions temporaires. C’est là que François Boucq est venu installer et présenter ses travaux...

dont certains peuvent être acquis en boutique...

De nombreuses planches originales, un régal pour les yeux ! On peut y voir les encrages, les crayonnés et autres étapes de travail avant colorisation, selon les planches, pour appréhender par l’exemple la méticulosité de François Boucq.

Des planches avec le personnage de Jérôme Moucherot...

Le Grand Maître de la loge (dénomination peu exhaustive qui, si elle est erronée, n’engage que l’auteur de cet article) était également présent. Il nous rappelle que la BD n’est point considérée ici comme un art mineur, mais qu’au contraire un haut niveau de qualité est exigé pour être représenté. C’est pour cette raison que le prédécesseur de Boucq en ces lieux fut... Hugo Pratt.

François Boucq filmé et photographié en train d’être filmé, donc...

Boucq, après des remerciements, nous explique comment se présente l’expo. Une première partie sur Léonardo, avec un certain recul et beaucoup d’humour.

Une salve de planches originales sur Léonard de Vinci, humour décapant au rendez-vous...

Une deuxième partie sur la collaboration avec Jodorowsky dans une BD traitant des cathédrales, « Face de Lune ».

Les magnifiques couleurs de cette collaboration avec Alejandro Jodorowsky...

Et une troisième partie sur la géométrie, appliquée aux œuvres anciennes. Le pan sans doute le moins connu de ses passions.

Géométrie complexe et Joconde...

Cette passion est née d’une rencontre avec un vieil homme de plus de soixante-dix ans, qui lui a mis entre les mains un premier livre sur le sujet. Après en avoir discuté avec cet homme et un de ses amis, intrigué, piqué au vif, François Boucq repart avec le livre et creuse.
Il creuse et en émerge une thématique incroyable. En effet, appliquant les formes géométriques simples à des œuvres peintes, il fait ressortir les proportions et l’équilibre. Le raisonnement inverse est simple : c’est en s’appuyant sur ces formes géométriques que les grands peintres ont établi leurs compositions. Et ces formes géométriques, simples au départ, s’avèrent vite, en se compliquant, semblables à celles qui ont présidé à l’élaboration des cathédrales.

Il est bien là le temps des cathédrales...

On part donc des horizontales, verticales, grilles des tiers, et puis des triangles, dodécaèdres, polygones et effectivement, devant nos yeux ; appliquée sur La Joconde ou Les noces de Cana de Léonard, nous découvrons par les faits et les images, la profondeur de tous ces éléments.

Cana et ses noces, au crible de la géométrie...

Une exposition originale et variée, entre planches et analyses d’œuvres, ponctuée par une vidéo d’une vingtaine de minutes où Boucq explique et met en pratique ces notions de géométrie, devant nous.

François Boucq sur l’écran dans ce petit docu de 22 minutes...

Sans oublier quelques panneaux consacrés au symbolisme...

Symbole quand tu nous tiens, ou pas...

On pourrait presque dire que Frère Boucq nous présente une planche sur le thème de la géométrie, appliquée aux œuvres d’arts anciennes.

François Boucq en discussion avec Didier Pasamonik (de dos)

Notons que dans l’exposition permanente, au détour d’une vitrine, ou entre deux tableaux, vous pourrez découvrir quelques dessins facétieux de Boucq, disséminés ça et là, mettant en scène Léonard de Vinci.

Léonard dessiné par François Boucq, caché dans l’exposition permanente...

Pour découvrir toutes ces richesses, l’entrée vous coûtera sept euros plein tarif. Il existe des conditions pour un tarif réduit à cinq euros et même des conditions de gratuité (demandeurs d’emploi, visiteurs handicapés, mineurs). On peut juste regretter que le lieu soit un peu sombre, mais il fallait bien une petite marque de mystère dans cette histoire.

Oui, c’est un peu sombre parfois...

Si vous aimez le travail de François Boucq, si vous avez envie de le découvrir, ne vous privez pas de cette exposition, car à côté de ses dessins notoires, la dimension méconnue de son travail vaut le coup d’œil.