Le journal de Marianne - La chronique BD

Marianne en a ras le bonnet, elle nous fait une crise d’identité. Bleu, blanc, blues, elle a la loose…
Elle porte sa peine comme elle porte sa robe, à moitié débraillée, le cœur en bandoulière.
Non seulement elle est rétrogradée sur la place financières mondiale comme une tondue, mais elle subit de plein fouet le chantage terroriste de quelques illuminés…

Mais au fait ? Qui se souvient de la date de naissance de cette magnifique intellectuelle portée par Voltaire, Rousseau ou encore Diderot, …..
Pourtant elle a dû donner de sa personne la petite, et elle ne sait d’ailleurs plus à quel sein se vouer ... pourtant Dieu sait qu’elle les a beaux ... et qu’on les voit un peu trop souvent dans ce livre de Baptiste Chouët ...

Et quand Marianne tente de reconstituer l’histoire de sa naissance, cela donne un arbre généalogique un peu complexe.

Ses copines ne sont pas de reste non plus !
Germania, Italia, John (chacun représentant un pays…) - et même Europa - avec qui elle a fait les 400 coups, elle en a vécu des coups durs, mais avec les attentats de 2015 c’est le coup de massue !

Marianne se cherche, se sent abandonnée. Qui est-elle désormais pour son frère le Peuple ?

Dans ses questionnements elle se trouve confrontée aux morts en Méditerranée, à la réforme du code du travail, aux attentats de Charlie Hebdo et du petit Cambodge, aux sollicitations de Marine Le Pen qui tente de baliser le terrain en vue des prochaines élections en mai 2017.

Si les pères fondateurs de la république étaient encore là, la tête leur en tomberait des épaules…
Le clac ! de la guillotine hantait Marianne jadis, mais désormais il a été remplacé par les flap-flap des hélicos qui sillonnent Paris pour la protection de son Peuple.

Alors Marianne tente d’écrire une lettre à ce dernier qu’elle n’arrivera à achever qu’en mai 2017, sur un constat amer et après être passée par toutes les étapes : remise en question, relooking, inscription sur adopteunerepublique.com

Benjamin Chouët a accouché d’une œuvre surréaliste avec ses talents de conteur philosophe, et son imagination débordante qui nous perd parfois.
C’est une BD historique très réussie, drôle, tendre et qui amène au questionnement du devenir de la France et de ses libertés, à qui l’on ne peut que souhaiter longue vie...