Le dernier Kechiche crée une grosse polémique

News : "Par-delà le bien et le mal", comme aurait dit Nietzsche, le cinéma de Kechiche ne prétend pas convertir qui que ce soit, pas plus qu’il n’assujettit la création artistique à une quelconque forme de morale. Son dernier opus cherche, selon les propres mots du réalisateur, à "célébrer la vie, l’amour, le désir, la musique, le corps". Depuis jeudi soir et la projection polémique de Mektoub, my love : Intermezzo, Abdellatif Kechiche déchaîne les passions, avec ses 3h28 de ce qu’on présente comme une radicalité cinématographique, une grande partie de l’histoire se déroulant en discothèque, avec une scène sexuelle polémique qui dure près d’un quart d’heure et fait déjà beaucoup parler. "Plongée en enfer", "misogyne", "abject", "à vomir", des rangées de spectateurs qui se vident pendant la projection, des personnes qui comptent les plans des postérieurs féminins, d’autres qui ne veulent pas que le cinéma français soit représenté par ce long métrage : la polémique a engendré des explications du metteur en scène, selon des réponses qu’on anticipait, puisqu’on se doute que Kechiche, en exigeant travailleur des formes narratives, s’efforce de renouveler sa filmographie intrinsèquement vitaliste. A prendre ou à laisser, a sous-entendu le cinéaste en conférence de presse, lui que le consensus n’intéresse absolument pas. Il est impossible de parler d’une œuvre dont on ne connaît pas le contenu. On attend simplement de voir.