Le 25 janvier 2016
- Scénariste : Valérie Mangin>
- Dessinateur : Steven Dupré
- Genre : Horreur
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er janvier 2016
- Durée : 1
Frissons à l’époque victorienne, à ses deux extrémités sociales
Résumé :
La tragédie se déroule à Londres, en 1865. Deux jeunes enfants que tout opposent vont voir leurs destins se croiser. Jack est un orphelin, plus voleur que ramoneur, vivant dans la rue. Liz est une fille de bonne famille, gentille avec les filles des serviteurs, qui dort dans un lit de flanelle. C’est autour de l’angoissante figure du Bogeyman que va se nouer leur destinée...
La critique :
Au premier abord, ce thriller à l’époque victorienne avait des relents de Jack l’éventreur. Une ambiance à la Dickens qui ouvre une fresque sur la condition sociale. La petite pendue pour introduire l’histoire pose les jalons : ce sera dur pour les enfants. Les orphelins à la rue, le travail dans l’industrie de coton... et le Bogeyman. Avec son nom, on pense tout d’abord à une histoire pour épouvanter les petits enfants. Mais au fil de l’histoire, cette présence se fait de plus en plus palpable. Le jeune Jack est en quête de revanche, car son père est mort à cause de ce Bogeyman, qui est bien un monstre, mais déguisé en homme. Et ce monstre fait hélas partie d’un club plus large...
© Casterman
Car le thriller laisse place dans les quelques dernières pages à l’horreur. Maltraiter un enfant, c’est peut-être la chose la plus épouvantable au monde, alors lorsqu’elle est dessinée, et poussée à l’extrême, c’est déroutant. Surtout après un récit plutôt prévisible, avec les escapades de Jack et Liz, les rapprochements avec le cuisinier, le final fait plus que froid dans le dos, il est choquant. Les hommes de la haute société avec leurs masques d’animaux sur le visage cachaient évidemment quelque chose, mais ce qui est clair, c’est que le club des prédateurs a su se démarquer, et basculer dans l’horreur en très peu de temps et de pages.
© Casterman
Pour une histoire qui se déclinera en deux volumes, on peut regretter que le rythme du premier tome soit aussi calme, sans trop dévoiler des personnages. En effet, on peut imaginer que l’action sera plus soutenue dans le volet final, et on peut espérer que ce club aura la fin qu’il mérite... Même si vu l’histoire, ça semble mal parti pour une fin heureuse. Car avec le dessin, bien centré autour des émotions des personnages, qui n’oublie pas pour autant les décors de Londres, délabrée d’un côté, richissime de l’autre, et donc le scénario finalement assez pesant, The Bogeyman propose un voyage en immersion dans l’horreur. L’horreur latente, cachée, qui se dissimule sous de beaux habits (et des masques un peu kitsch), mais qui du coup fait davantage peur. En fait, les derniers dessins sont presque de trop, il aurait peut-être fallu les suggérer... Mais comme tout était déjà implicite, c’était évidemment compliqué.
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