Le 15 juillet 2004
Un long métrage au climat sensuel et troublant qui peut dérouter.
Notre avis : Présenté en compétition au dernier festival de Cannes, La nina santa, le second long métrage de Lucrecia Martel, fer de lance du nouveau cinéma argentin, a le mérite de ne pas laisser indifférent. En effet, cette histoire faite d’attirance, de regards subreptices, de désirs évanescents, qui se noue entre un médecin père de famille et une jeune adolescente en proie à des tourments métaphysiques a de quoi dérouter.
Un après-midi, alors qu’ils assistent tous deux à un concert de rue, l’homme en question se frotte contre Amalia. Ce choc érotique va déclencher chez la jeune fille un tas de questionnements étranges et faire surgir en elle des envies, des pulsions jusque là enfouies. Plus en profondeur, il en émane une métaphore sur la perte de la virginité, l’abandon de soi, la fin de l’innocence et surtout une fable sur le passage à l’âge adulte.
Confrontant le mysticisme et la sexualité, l’attirance impromptue et la rigidité religieuse, le trouble latent et l’angoisse existentielle, la réalisatrice de La Ciénaga laisse immerger le spectateur dans une atmosphère pesante, lourde en non-dits, prête à chaque instant à exploser. Cet agencement de séquences lancinantes provoque une authentique fascination. Il est à peine menacé par la propension de la cinéaste à laisser un voile de mystère ambiant et une conclusion par trop abrupte. Ce n’est pas suffisant toutefois pour briser le charme inquiétant de cette fiction envoûtante qui plonge dans les arcanes du désir et en décortique avec acuité le singulier mécanisme.
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