Le 1er avril 2018
Etienne, jeune français admiratif du cinéaste italien Federico Fellini, trouve le moyen de frayer dans l’entourage romain de son idole alors en plein tournage de La Cité des femmes..
- Réalisateur : Federico Fellini
- Auteur : Stéfan Liberski
- Editeur : Albin Michel
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Résumé : Se retrouver à Cinecittà face à Fellini en plein tournage de La Cité des femmes, jamais Étienne n’aurait osé en rêver. Très vite le jeune homme se lie avec les muses du Maître que ce dernier rudoie, adule ou congédie au gré de ses caprices. Grisé par le climat d’extravagance qui règne sur le plateau, Etienne entame alors une liaison amoureuse avec l’une d’elles, une jeune femme étrange qui jongle avec la séduction, les fantasmes, les mensonges et un déni de la réalité si troublant qu’il va s’y perdre. Plongée dans la vie romaine du début des années 80, le nouveau roman de Stefan Liberski en recrée la magie, les beautés, la démesure, mais aussi les dangers, les ambiguïtés et les perversités. Né à Bruxelles, Stefan Liberski est à la fois réalisateur, écrivain et humoriste. Il a publié entre autres en 1996 chez Albin Michel G. S. écrivain tout simplement, et réalisé en 2014 le long métrage Tokyo fiancée à partir du roman d’Amélie Nothomb, Ni d’Eve ni d’Adam.
Notre avis : Stéfan, sous le nom d’Etienne, se souvient de manière romanesque de sa proximité avec Fédérico Fellini dont il fut l’assistant bénévole en 1979 sur le tournage de la Città delle donne (La Cité des femmes) à Cinecittà (la cité du cinéma).
Il est d’ailleurs ici plus question de cartographie citadine, de relevé topographique associé à des souvenirs, tant le livre compose froidement de manière égale et continue des faits mis à plat. Un agenda de lieux, de rencontres, de moments, comme ceux qu’on note uniquement d’un mot pour se souvenir de la date où on les a vécu.
Stéfan Liberski écrit de manière lapidaire, efficace, comme dans les tournures italiennes qui émaillent certains dialogues, sans avoir besoin d’être traduites.
Les personnages y sont intrigants, familiers de l’auteur qui en possède toutes les nuances, mais l’écriture se soucie peu de l’accompagnement du lecteur, de sa curiosité, de sa difficile compréhension des détails, de son étrangeté à la vie romaine, comme si l’autre moitié du récit était resté sciemment l’expérience de l’auteur et sa propriété exclusive.
Liberski semble s’adresser à lui-même et encore, à son histoire... Le talent qu’il met à cette égalité froide est déconcertant, les pages qui se tournent jour après jour sur un ton factuel, même farcies de chantants ciao, détonnent avec la ville, le charme italien, la vitalité du cinéma de l’époque.
De la truculence féllinienne, de cette fantaisie qui met l’eau à la bouche en quatrième de couv’, on ne trouve qu’un envers de décor où se joue une histoire d’amour aussi triste que névrosée. Toutes les phrases sont égales - quoiqu’elles signifient et c’est suffisamment bien écrit pour ne pas douter - qu’il s’agit là d’une intention, ou même d’un style.
Pour Stéfan Liberski, le parti de ce roman était-il celui de se distancier du gigantesque génie de Fellini ou du souvenir de la médiocrité de son insignifiante jeunesse ?
Quelli che vogliono farsi un’idea per loro stessi leggeranno, gli altri rivedono i film di Fellini, è là un più grande viaggio che quello del suo assistente.*
Date de parution : 31/01/2018
Editeur : Albin Michel
Nb. de pages : 295 pages
* Ceux qui veulent se faire une idée pour eux-mêmes liront, les autres reverront les films de Fellini, c’est un plus grand voyage que celui proposé par son assistant.
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