<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2848050438/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 4 octobre 2006
Nuala O’Faolain met ses pas dans ceux d’une criminelle et le lecteur succombe de plaisir.
Nuala O’Faolain met ses pas dans ceux d’une criminelle et le lecteur succombe de plaisir.
Après deux volumes autobiographiques [1] et un roman, Chimères, qui recyclait par le biais de la fiction quelques épisodes de sa vie, Nuala O’Faolain change de registre. Résolument ? Pas tant que ça puisqu’elle nous raconte l’histoire d’une célèbre criminelle à la lumière de sa propre expérience : de l’Irlande, du statut de la femme, de l’amour, de l’écriture de soi. Le tout avec en toile de fond le monde d’alors, entre l’Irlande, les USA, l’Angleterre et Paris, de 1890 à la fin des Années Folles. Ayant compulsé des tonnes d’archives (sur les bas-fonds, la vie dans les prisons, la prostitution, la délinquance, le système judiciaire, etc.), Nuala O’Faolain est à même de reconstituer avec brio les milieux dans lesquels évolue son héroïne, jeune et belle Irlandaise qui fuit la misère et entend l’appel de l’aventure.
"Dangereuse, nuisible et transgressive", Chicago May n’a rien d’un ange mais sa biographe s’applique à la cerner avec l’honnêteté qu’on lui connaît. Se basant sur les Mémoires de la multirécidiviste, lisant entre les lignes, démêlant le plausible de l’enjolivement mensonger, Nuala O’Faolain ouvre toutes les portes et fenêtres possibles pour comprendre May. Son empathie naturelle fait le reste. Ce roman (c’est ainsi que l’ouvrage est présenté) dresse le portrait psychologique d’une femme au sang-froid et au culot monstrueux, qui a mené sa vie à l’instinct. Imperméable au remords, dotée d’un sens aigü de l’adaptation, capable de rebondir dans les pires situations : à travers une myriade d’expériences extrêmes, Chicago May n’aura finalement fait qu’improviser sa vie. Comme tout un chacun le fait, au gré des circonstances. C’est ce que semble nous souffler Nuala O’Faolain de sa belle plume qui coule doucement et sûrement, fait des incursions du côté de chez Proust, Joyce ou Yeats, musarde à travers un destin à mille lieues du sien, du nôtre, et pourtant plus proche à chaque page tournée. Un pont jeté en mystérieuse osmose entre deux femmes que tout semble opposer a priori mais que beaucoup réunit au final.
Nuala O’Faolain, L’histoire de Chicago May (The story of Chicago May, traduit de l’anglais (Irlande) par Vitalie Lemerre), Sabine Wespieser Editeur, 2006, 443 pages, 25 €
[1] On s’est déjà vu quelque part ? et J’y suis presque, parus chez Sabine Wespieser Éditeur
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.