Le 19 janvier 2019
- Réalisateur : Pablo Muñoz Gomez
- Acteurs : Catherine Salée, Anne Paulicevich, Jean-Benoît Ugeux, Nikos Saxas
- Genre : Comédie, Court métrage
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Origine Films, Roue Libre production
- Voir le dossier : César 2019
Année de production : 2017
Un film tendre et loufoque sur fond de crise sociale.
Résumé : Le Père Noël est un capitaliste. Il apporte des jouets aux enfants riches et des pulls aux pauvres.
Notre avis : Le jeune réalisateur Pablo Muñoz Gomez, remarqué en 2014 avec son film de fin d’étude Welkom, revient à la fiction, après un détour par le documentaire. Récompensé dans de nombreux festivals, nommé aux César 2019, Kapitalistis propose une histoire tendre, sur fond de crise sociale. Un immigré grec, livreur de pizzas, met les bouchées doubles pour pouvoir acheter le sac de ses rêves à son jeune fils de cinq ans. La recherche frénétique d’un supplément de revenus -pour payer l’objet dispendieux- est l’occasion de scènes globalement cocasses, mâtinées d’un surréalisme auquel les productions cinématographiques belges nous ont traditionnellement habitués. Au pays de Magritte, on ose tout, même l’idée d’une soirée happening, où, étendu sur un buffet, le corps du héros devient un plateau de petits fours !
Coppyright Origine Films/Roue Libre production
En revanche, on se serait passé de l’entretien avec la conseillère-emploi qui finit par avouer ses malheurs, dans une posture totalement outrée, même si l’on devine qu’à travers cette irruption du désespoir, le réalisateur incarne la difficulté des pouvoirs publics à prendre en compte une misère en tous points massive. Disons qu’on ne comprend pas que cette scène s’abandonne aussi inconsidérément à l’effet, tandis que le reste du film prolonge l’impression initiale que suscite le visage du protagoniste : une forme d’incrédulité qui fonctionne dans le retrait et souligne une naïveté propre à l’enfance. D’ailleurs, il paraît logique qu’au terme de son parcours du combattant, père et fils se retrouvent autour de l’objet tant convoité, le sac Powermax. Un coup de feutre aura raison de son titre bruyamment mercantile. A la place, l’encre essaime un slogan émancipateur, réduit à quatre lettres : "Free".
Cette fin est sans doute trop démonstrative, mais on ne désavouera pas le message adressé au système capitaliste qui transforme chacun de nous en consommateur zélé. Et finalement absurde.
Galerie photos
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