Johnny Hallyday : De l’amour dans un bain de noirceur

Retour au son blues américain qui a nourri son mythe, avec son lot de textes engagés... le 50e opus de Johnny Hallyday restreint sa cible.

Avec des textes engagés sur les réfugiés (Valises ou cercueils) ou sur les violences policières contre les jeunes noirs aux USA qui rappellent au chanteur le temps du lynchage (Dans la peau de Mike Brown), le nouveau Johnny a beau commencé avec le single De l’amour, il n’en est pas moins dépressif.
Revenant sur l’après Charlie, où il s’interroge sur ce qu’il reste de l’esprit né de ce Dimanche de janvier, le 50e album de Johnny, très court (10 titres), arrive à peine un an après Rester Vivant, son opus de variété abouti, qui avait su séduire un public large.
En catimini, sur un léger fond de blues qui vient servir de vaisseau au vague à l’âme de l’idole, l’album se pose comme une photographie à l’instant T de la conscience de Johnny, dont on écume le flux, plus influencée actuellement par la plume de Miossec ou Delerm que celle de Buisson.
Il faut aimer le style, mais le virage intellectuel mérite d’être souligné. Hallyday semble enfin avoir envie de chanter quelque-chose de nouveau, sur une musique (de Yodelice, notamment), qui, elle, laisse peut de place aux expérimentations, même si, plus que jamais, le blues de Johnny donne le bourdon. Dans une noirceur opaque qu’il aimerait dissiper, la gloire aux 50 albums studios reste là, fidèle à son art, un peu plus assujetti à la mélancolie, à défaut de lui être soumis.

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