Le 13 septembre 2017
- Réalisateur : Fien Troch
Remarquée au festival de Venise, en 2016, la cinéaste belge Fien Troch livre avec Home un regard à la fois fort et lucide sur les souffrances de la jeunesse contemporaine. L’artiste sous influence s’est prêtée au jeu des trois questions...
A l’affiche dans les cinémas suivants
1) aVoir-aLire : Dans sa dureté, voire son âpreté, Home évoque le cinéma de Larry Clark, et même tout un pan du cinéma belge contemporain. Quelles ont été vos références pour approcher ces adolescences difficiles ?
J’ai surtout été influencée par l’œuvre de Frederick Wiseman et YouTube. Je voulais observer le comportement quotidien des jeunes, quand ils ne sont plus dans le jeu ou, dans le cas de YouTube, quand ils se mettent en scène en jeunes gens cool, stylés et drôles.
Bien sûr, on retrouve dans le film un peu de Kids, davantage pour avoir suscité chez moi l’audace d’aller plus loin en temps que réalisatrice qu’une réelle influence sur mes choix artistiques.
2) aVoir-aLire : Le choix du casting est si juste. Comment avez-vous repéré ces jeunes gens ? Par ailleurs l’acteur qui joue le rôle de Kevin ressemble beaucoup par moment à Matthias Schoenaerts : était-ce un choix conscient ?
C’est une pure coincidence. On a trouvé ces jeunes un peu partout. Certains se sont rendus au casting d’eux-mêmes ; mais pour l’essentiel, on les a trouvés dans la rue ou sur des terrains de skate. On les a interrogés sur plusieurs thèmes existentiels. Et on s’est basés sur ces enregistrements pour leur demander de revenir ou non pour participer au casting.
J’étais consciente qu’ils allaient devoir mettre beaucoup d’eux-mêmes dans leurs personnages : c’est pourquoi je me suis d’abord intéressée à leur vie et, en fonction, je vérifiais ensuite s’ils étaient capables de jouer.
3) aVoir-aLire : Comment sort-on de l’écriture et du tournage d’un film qui mêle autant de thèmes difficiles (l’inceste...)
Ecrire sur pareils sujets, aborder par l’image ces thèmes, c’est un sacré voyage émotionnel, c’est comme des montagnes russes : il y avait des moments où ça allait, d’autres où le moral baissait... Ça grossit en soi pour, par la suite, faire partie intégrante de soi-même ; on apprend alors à contrôler le sujet abordé. J’ai su digérer ces thèmes difficiles car j’essayais toujours de comprendre au mieux de quoi je parlais et de savoir pourquoi je voulais en parler.
C’est bien davantage la réalité que la fiction que j’avais entre les mains qui me perturbait le plus, notamment lorsque je faisais mes recherches pour nourrir le film. Cette vérité me donnait aussi de la force de continuer, d’enrichir mon film et de la partager avec le public.
Galerie photos
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