Le 1er février 2017
- Festival : Gérardmer 2017
Cette 24e édition a su restaurer l’image du fantastique avec une compétition de haute volée qui convoquait infectés, zombies, super-héros, schizophrènes, djinns, sorcières, et ados avides de chair. L’heure est au bilan.
Le palmarès :
– Grand prix : Grave
– Prix du Jury : On l’appelle Jeeg Robot ex æquo avec Under the Shadow
– Prix de la Critique : Grave
– Prix du Jury Jeunes de la région Lorraine : The Autopsy of Jane Doe
– Prix du Jury SyFy : Under the Shadow
– Grand Prix du Court Métrage : Limbo
Il y a des années comme ça où tous les éléments sont réunis pour constituer un cru mémorable. 2017 en fait assurément partie (on avait plus été autant enthousiasmé et secoué depuis l’édition 2011 qui avait adoubée Blood Island, The Loved Ones et l’excellentissime J’ai rencontré le diable).
Pour commencer, en matière de conditions climatiques, on ne pouvait certainement pas rêver mieux. Du soleil, de la neige, un lac gelé, le festivalier a été particulièrement gâté (et puis ça change des pluies incessantes de l’année dernière qui vous forçaient à essorer vos affaires à chaque séance...). Car voilà, un cadre attrayant assorti à un temps au beau fixe, ça motive d’emblée pour venir ingurgiter sa dose de cinéma fantastique chaque matin au réveil. Focalisons nous à présent sur le niveau de cette sélection 2017. Comme en atteste la concurrence alimentée par l’Etrange festival, le PIFFF ou encore le FEFF de Strasbourg (ces trois là battent leur plein de septembre à novembre), Gérardmer n’est plus le seul baromètre du cinéma fantastique en France. Alors même si une bonne poignée des films qui composent la sélection géromoise ont déjà pu être vu ailleurs, l’événement préserve une aura symbolique particulière de par son statut de successeur d’Avoriaz (la référence en la matière de 1973 à 1993) et son ancienneté (24 éditions au compteur). Sur les dix films de la compétition, nous en avons visionné neuf (seule la production américano-canadienne Rupture de Steven Shainberg avec Noomi Rapace nous est passée sous le nez). Sur ces neuf long-métrages proposés, et c’est une première depuis que l’on fait le déplacement, rien ne nous a paru particulièrement détestable.
Il faut donc louer l’homogénéité et la cohérence de ce cru 2017 qui a su alterner le très bon (Grave Grand Prix unanime qui redore à lui seul le blason d’un cinéma de genre hexagonal qui ne nous avait plu fait vibrer depuis ? depuis Martyrs à vrai dire, la sensation horrifique Autopsy of Jane Doe, la baffe de l’ouverture Split malheureux absent du palmarès sans oublier l’intimiste et exigeant Under the Shadow, soit quatre films qui s’étaient déjà forgés une solide réputation dans leur tournée des festivals mondiaux et hexagonaux) avec le respectable voir le - au minimum - sympathique (Clown, Realive, The girl with all the gifts, On l’appelle Jeeg Robot, Orgueil et préjugés et zombies). Nous n’étions malheureusement pas de la partie pour l’hommage rendu au cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa qui fut suivi par la projection du Secret de la chambre noire préférant arpenter les salles histoire d’aller lorgner vers la sélection des longs métrages hors compétition où le résultat fut beaucoup moins glorieux. On s’est retrouvé face à du beau naveton avec Underworld : Blood Wars, du tolérable avec les créatures animatroniques de The Void et son univers qui tient beaucoup de Clive Barker, du documentaire qui vaut le détour avec David Lynch : the art of life et enfin du film à sketchs pas terrible du tout avec Holidays.
Un petit mot sur le jury pour finir. Même si les membres et son président Jean-Paul Rouve n’étaient pas les plus fins connaisseurs en la matière, ils ont su délivrer un verdict que l’on approuve, et on les félicite. Grave et Under the Shadow repartent en effet avec quatre prix sur six, ce qui est parfaitement justifié. On émettra une petite réserve sur la présence surprise de On l’appelle Jeeg Robot au palmarès. Non pas que le film de super héros italien soit mauvais, bien au contraire, mais il faut avouer que le terrifiant The Autopsy of Jane Doe méritait un peu plus que le seul Prix du Jury Jeunes.
Pour conclure, avec une compétition deux crans au-dessus de celle de l’année passée, le festival a frappé en plein coeur les mordus de cinéma de genre. Une édition qualitativement marquante comme celle-ci, on aimerait y prendre part chaque année. Attendons à présent de voir ce que compte nous réserver l’organisation pour fêter le quart de siècle du festival, qui s’effectuera, on l’espère, en grande pompe.
Merci à toute l’équipe du Public Système Cinéma
Le dossier Gérardmer 2017 : ICI
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