Garden ruin

Avec ce cinquième opus, Calexico s’enferme dans son Arizona natal et propose une compilation de balades folk sans originalité. Décevant.

Mais où est donc passée l’originalité de Calexico ? Que s’est-il passé pour que le groupe s’embourbe dans une série de pop songs fades et communes ? Le duo originaire de Tucson (Arizona), réunissant Joey Burns et John Convertino, nous avait habitué à beaucoup mieux, notamment avec l’album précédent Feast of wire (2003), savant mélange d’électronic et de jazz. Les consonances mexicaines festives de Hot rail (2000) subsistent par instant, mais noyées sous une guitare folk soporifique et des notes de violoncelle vaporeuses. Garden ruin présente peu d’espoir de trouver un tube digne de Crystal frontier. A l’écoute des titres Yours and mine, Panic open string ou Bisbee blue, on se dit que le chant n’est même pas triste il est ennuyeux. Les accords appuient mollement une voix linéaire. Il faut attendre Letter to Bowie Knife (cinquième morceau) pour ressentir un peu d’énergie et de plaisir. Suit l’hispanique Roka (Danza de muerte), une balade plaisante avec la participation de la chanteuse barcelonaise Amparo Sanchez (du groupe Amparanoia). Mais le plaisir est de courte durée, Lucky dime qui aurait pu être un mauvais titre des Beatles avec ses chœurs sixties, fait retomber le soufflet. Il n’y aura guère que la montée en intensité de Deep down, et la curieuse Nom de plume pour sauver la fin de ce cinquième album décevant. John Convertino déclarait : “Un groupe doit perpétuellement être en mouvement et changer, sinon ça devient ennuyeux et il se sépare.” Il faut croire que le mouvement ne préserve pas forcément l’auditeur de l’ennui.