L’économie dans tous ses états
Le 30 décembre 2011
Un peu moins convaincante que sur le papier, l’adaptation du best-seller américain de Steven Levitt et Steven J. Dubner n’en est pas moins intelligente et instructive.
- Réalisateurs : Alex Gibney - Morgan Spurlock - Heidi Ewing - Seth Gordon
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 4 janvier 2012
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Un peu moins convaincante que sur le papier, l’adaptation du best-seller américain de Steven Levitt et Steven J. Dubner n’en est pas moins intelligente et instructive.
L’argument : Le bakchich généralisé à l’école permet-il d’avoir de meilleures notes ? Le prénom choisi par vos parents forge-t-il votre destin ? Les lutteurs de sumo sont-ils véritablement au dessus de tous soupçons ? …
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’économie, sans oser le demander, Freakonomics vous le révèle.
Adaptation au cinéma du best-seller éponyme écrit par l’économiste hors norme Steven Levitt et le journaliste du New York Time Stephen Dubner, le film offre une approche inédite de l’économie, bousculant au passage les évidences et les idées reçues.
Avec humour et originalité, les réalisateurs, dont Morgan Spurlock (Super Size Me) et Seth Gordon (Comment tuer son Boss ?) mettent en scène de maniere ludique les lois de l’économie pour expliquer les comportements des individus en société.
Mêlant culture populaire, théories sérieuses et vérités statistiques, Freakonomics pose des questions en apparence saugrenues et met en évidence des liens de cause à effet totalement inattendus.
Transformant l’économie en un divertissement accessible à tous, Freakonomics révèle la face cachée de toutes choses.
Notre avis : Les documentaires sur l’argent et son influence dans le monde sont à la mode : après les sorties de Capitalism : A Love story en 2009 et Inside Job en 2010, voici que débarque sur les écrans français en ce début d’année 2012 Freakonomics, adaptation du livre d’économie le plus lu aux Etats-Unis.
Celui-ci, conséquent à la crise économique de 2007 et qui date en fait du début de l’année 2010, s’inscrit assez bien dans la mouvance de ses deux prédécesseurs, en particulier celui réalisé par Michael Moore : aborder des choses assez graves et on ne peut plus d’actualité sur un ton relativement léger. Déjà que la période n’est pas toujours gaie, il ne faudrait pas non plus tomber dans la dépression totale ! De ce point de vue le film est assez réussi, même si l’on aurait peut-être aimé un humour plus ravageur, un cynisme de tous les instants que l’on ne fait qu’entrapercevoir.
Des atouts, Freakonomics n’en manque pas. A la réalisation, on retrouve des documentaristes très différents dans leur style (pour ne citer qu’eux, Heidi Ewing et Rachel Grady ont réalisé auparavant l’hallucinant Jesus Camp, tandis que Morgan Spurlock était aux manettes de Super Size Me, expérience saisissante sur le monde de la malbouffe), mais qui s’avèrent ici complémentaires, évitant la répétition de mise en scène et de construction narrative. Chacun s’est attaché à un sujet différent pour illustrer de façon complète et originale une thèse économique, ce qui ne manque pas de fluidité et de perspicacité à l’écran. Autre bonne idée, c’est la participation active de l’économiste Steven Levitt et du journaliste Steven J. Dubner, co-auteurs du best-seller, dont les commentaires réguliers durant chaque séquence apportent une certaine cohérence, le tout avec une légèreté salutaire.
Nous pouvons parfois être surpris de certains choix opérés en ce qui concerne les sujets traités pour aborder le dérèglement économique : n’y avaient-ils pas meilleurs exemples pour illustrer le propos que ceux de l’influence du prénom sur notre avenir, des matches de sumos arrangés, du déclin de la criminalité urbaine dans les années 90 aux Etats-Unis et des étudiants récompensés par de l’argent afin de leur faire obtenir de meilleurs résultats ? Au moins, l’originalité de ces thèmes a le mérite de présenter la question de l’argent et de nos problèmes de société tant rabattus sous un angle inattendu, loin des explications que l’on nous rabâche à longueur de temps à la télévision, la radio ou dans la presse.
Alors que Levitt et Dubner nous invitent à une réflexion personnelle, notamment à l’occasion d’un discours final honnête, sans la moindre démagogie et naïveté, le film s’achève avec modestie. A défaut d’être subversif, le documentaire s’apprécie comme un divertissement agréable, où la forme prend peut-être un peu trop le dessus sur les idées (on saluera toutefois la qualité des séquences animées et en particulier celle de It’s Not Always A Wonderful Life, remarquable). Pas rédhibitoire, de l’entertainment fréquentable.
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