Fragrances. La création d’un parfum - La chronique BD

Confectionner un parfum, ce n’est pas juste faire macérer trois feuilles de rose, un peu de jasmin, du mimosa, mixer le tout avec de l’alcool puis mettre en flacon !
Le processus est bien plus complexe que cela.
La bande dessinée de Élisa Gandolfo et Élodie Font aborde différents métiers ainsi que tous les aspects et environnements de ce milieu : l’agriculture, les techniques de captation des odeurs, les parties juridiques, commerciales, financières, sociologiques, historiques… et humaines.

On rencontre de grands noms du parfum tel Stéphane Piquaut (sourceur de matière première) ou encore le célèbre Dominique Ropion, "nez" de son métier, qui a créé entre autres La vie est belle, Invictus ou encore Alien… et parmi les plus modestes et probablement le plus émouvant : le portrait de Constant Viale.
Amoureux de la nature il a acheté d’immenses parcelles de fleurs à Grasse, pour le plaisir et simplement pour perpétrer l’odeur nostalgique ambiante de la tubéreuse sur les hauteurs de la ville.
Cet ouvrage assez simple démarre ainsi sur le témoignage poignant de ce poète des fleurs, dorénavant à la retraite.

Elodie Font aborde ensuite en quelques chapitres la partie scientifique ou comment la chimie opère lorsque l’on chauffe les plantes, comment les essences en sont extraites, comment un flacon se dessine, se décide... jusqu’aux parfums de niches.

On y apprend notamment que le jasmin était cultivé à Grasse et puis la mondialisation est passée par là. On apprend qu’il revient moins cher désormais d’acheter cette noble matière à l’étranger.
L’ouvrage se veut probablement léger comme un parfum mais l’ambiance est un peu plombée par les petites vignettes en off de l’autrice qui ne sont pas forcément drôles et bienvenues. Cette BD se veut vulgarisatrice certes mais survole un peu trop rapidement le sujet.

Le parfum, c’est être submerger et rêver. L’objectif n’est pas tout à fait atteint pour Fragrances. La création d’un parfum, qui ne vous transportera malheureusement pas jusqu’aux champs de Monsieur Viale ou vous fera retrouver votre madeleine de Proust...