Le 14 avril 2013

- Réalisateur : Jacques Demy
- Voir le dossier : Expos ciné
- Plus d'informations : Cinémathèque française
La Cinémathèque française rend hommage à Jacques Demy avec une superbe exposition qui se tient jusqu’au 4 août.
Extraits de films, affiches, photographies, peintures, dessins ou sculptures créés par le cinéaste lui-même... La Cinémathèque française offre un joli printemps en rendant hommage à un cinéaste français culte, le meilleur sans doute (avec Truffaut), de sa génération.
Classé dans les histoires du cinéma comme un réalisateur membre de la Nouvelle Vague, Demy en a adopté la liberté de ton et l’élégance de style tout comme l’affirmation d’un véritable univers d’auteur. De Nantes à Cherbourg en passant par Nice, Rochefort, et même Los Angeles, l’artiste a exalté le bonheur et s’est fait le peintre des passions éternelles ou déçues, des jeux de l’amour et du hasard. Le monde de Demy est peuplé de chansons, voire de danses, et il a été, en France, le seul véritable concepteur de comédies musicales, créant même un genre personnel, le film entièrement chanté ou en chanté, avec deux œuvres uniques : Les parapluies de Cherbourg qui lui valut le triomphe et la Palme d’or du Festival de Cannes ; et Une chambre en ville, mélodrame musical grandiose, triomphe critique mais cruel échec public. Jacques Demy a connu trois décennies de cinéma mais après les succès des Demoiselles de Rochefort et Peau d’âne (1970), ses projets peineront à se monter et il accumulera les déboires, à l’instar de Jacques Tati ou Pierre Etaix. Comme si les professionnels de la profession avaient du mal à accepter les artistes authentiquement originaux. Son prestige, lui, est resté toujours intact et après une période ou d’aucuns ont pu juger son art démodé, de nouvelles générations de spectateurs découvrent avec merveille Lola ou Les Demoiselles..., pendant que de jeunes cinéastes (Ducastel/Martineau, Honoré), réclament ouvertement son héritage.
L’exposition Jacques Demy permet aussi de rappeler qu’il fut un excellent auteur de courts métrages (Le sabotier du Val de Loire, 1956) et l’heureux metteur en scène d’un travail d’équipe, s’entourant de collaborateurs fidèles tels le décorateur Bernard Evein ou le compositeur Michel Legrand. Parcourir cette exposition et se baigner dans ce monde en chanté sont également l’occasion de croiser quelques-unes de nos divines créatures : sublimes Danielle Darrieux, Anouk Aimée, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Delphine Seyrig ou Dominique Sanda...