Disparition de Charles Gérard

News : Dans l’imaginaire du public, Charles Gérard, c’est d’abord une longue carrière de seconde rôle et des amitiés indéfectibles, avec Lelouch qui le fit tourner dans quasiment tous ses films ou avec Jean-Paul Belmondo, pendant plus de soixante-ans.
Son début de vie est marqué par la tragédie : les parents du petit Charles fuient l’Arménie soviétique et s’installent en France dans les années 20. Ils y mourront quelques années plus tard, pendant l’Occupation. Après avoir tenté de percer dans la boxe - une passion qui l’unira à son pote Belmondo -, Charles Gérard commence - et on le sait peu - par une carrière de réalisateur, en mettant en scène des films policiers dans les années 60, jusqu’au dernier L’homme qui trahit la mafia, en 1967. Ce ne sont pas ces longs métrages qui le feront accéder à la postérité, mais ses seconds rôles, parfois dans des nanars impérissables, comme dans Les diplômés du dernier rang, la nullissime comédie potache de Christian Gion, en 1982, où il joue - fort mal - le rôle d’un colonel. De ces prestations, on ne retiendra qu’une présence sympathique, à défaut d’être dramatiquement inoubliable : signalons tout de même son rôle de sous-fifre dans L’aventure, c’est l’aventure, qui finit par agacer le placide Lino, joué par Ventura, avec une scène d’apprentissage de la langue anglaise, qui est devenue une sorte de mini-tube du cinéma lelouchien. Pour le reste, Charles Gérard traversa avec sa silhouette débonnaire les plateaux de cinéma, comme un prototype de second couteau, dont on cherche le nom sans forcément le trouver. Avec son départ, c’est une époque du cinéma français qui s’en va.