Le 26 mai 2015
- Voir le dossier : Walt Disney Pictures
Il y a une semaine, John Lasseter présentait le line up Disney et Pixar pour les deux années à venir devant une poignée de journalistes chanceux. Deux heures de conférence de haute volée au cours desquelles le PDG à chemise à fleurs évoquait notamment la première scène de nu de l’histoire de Disney...
Il y a une semaine, John Lasseter présentait le line up Disney et Pixar pour les deux années à venir devant une poignée de journalistes chanceux. Deux heures de conférence de haute volée au cours desquelles le PDG à chemise à fleurs évoquait notamment la première scène de nu de l’histoire de Disney...
Mercredi 20 mai, au cinéma Olympia dans le vieux Cannes, nous assistions à une conférence de presse dédiée au line-up Disney-Pixar. Un rendez-vous présenté par John Lasseter en personne, directeur artistique des studios Pixar et Disney. Un bonhomme accessoirement connu pour avoir créé Toy Story. L’occasion d’apprendre côté anecdote que le maestro a dernièrement lancé un millésime rosé à son nom, baptisé "Enjoué". Amusant. Plus sérieusement, deux Pixar sont donc prochainement attendus - outre le Vice Versa sélectionné hors compétition à Cannes et le déjà annoncé Toy Story 4 prévu pour l’été 2017. Sans compter quatre autres projets sur lesquels Lasseter ne s’est pas arrêté. De même, deux films d’animation en images de synthèses Disney ont été présentés.
Le Voyage d’Arlo
Le premier se nomme The Good Dinosaur (Le Voyage d’Arlo) : son récit prend racine dans un monde où l’extinction des dinosaures n’a jamais eu lieu - les gros astéroïdes censés provoquer leur fin n’ayant jamais frappé la Terre. Résultat : l’on se retrouve avec Arlo, dinosaure à la bouille ronde qui va s’égarer et perdre sa famille. Bientôt, celui-ci fait la rencontre de Spot, un jeune garçon aux faux airs de Mowgli dont le comportement tient plus du chien que de l’homme. Hurlements à la Lune, râles en tous genres... les animations sont prometteuses et l’univers touchant. Toutefois, les choix artistiques, notamment s’agissant de l’apparence des dinosaures, sont discutables. Première projection mondiale prévue le 14 novembre 2015 au Grand Rex.
Le Voyage de Dory
Le second s’intitule Le Voyage de Dory, sorte de spin-off/suite du Monde de Nemo, initialement sorti en 2003. Comme le titre le laisse présager, l’histoire met en scène le personnage de Dory, poisson exotique amusant dont la mémoire immédiate n’excède pas quelques secondes. Dans Le Monde de Nemo, celle-ci indique ne pas savoir où se trouve sa famille. C’est pourquoi l’intrigue, qui se déroule 6 mois après le premier film, se base sur cette quête.
Bientôt, le périple aboutit à un centre océanographique. Les premières séquences présentées semblent prometteuses, avec des personnages tels que Hank le poulpe, Destiny le requin baleine, persuadé d’être un requin, ou encore des pies de mer aussi amusantes que les mouettes du premier volet. Affaire à suivre.
Zootopia
Côté Disney, étonnamment, les choses sont tout aussi alléchantes. Le premier film évoqué se nomme Zootopia (Zootropolis), un monde où les animaux sont anthropomorphes, s’habillent et se comportent comme des hommes. Bref, un espace créé par et pour les animaux. En soi, de nombreux détails rappellent le Robin des bois de Disney ou encore Le Livre de la Jungle. Les premières séquences dévoilées, très colorées, sont saisissantes de réalisme. Tout est déjà pensé dans les moindres détails et chaque animal dispose par exemple d’une voiture sur-mesure. La topographie de la ville est intéressante : à l’instar d’un Chinatown dans une grande ville américaine, Zootopia comporte un quartier baptisé Toundraville, c’est là-bas qu’une tempête de blizzard s’abat chaque jour pour adapter le climat aux animaux vivant aux alentours. Tandis qu’un autre s’apparente davantage à un mélange de Monte Carlo et Dubaï.
Le personnage principal, Judy Hopp, est une gendarme-lapin. Mais comme Zootopia sous entend "utopie", elle va faire l’expérience des inégalités du monde du travail. Parce qu’elle est un lapin et non un rhinocéros, par exemple, elle va être contrainte de s’occuper des contraventions. C’est là qu’elle fera la rencontre de Nick Wild, un renard malicieux important pour la suite de l’histoire. À noter qu’une séquence dévoilée se déroulait dans une préfecture et montrait notamment l’incohérence de l’administration par l’absurde : gérées par des paresseux, toutes les démarches prennent des heures. Une scène à mourir de rire très engageante pour la suite. Enfin, John Lasseter a souligné que Zootopia intègrerait la toute première scène de nu de l’histoire de Disney : Judy Hopp et Nick Wild mènent en effet l’enquête dans un club naturiste tenu par des zébus. Historique. Sortie prévue en février 2016.
La Princesse du Bout du Monde
Le second Disney abordé était Moana (La Princesse du Bout du Monde). Avec ses airs de Pocahontas et de Mulan, ce film s’est également avéré séduisant. L’équipe du studio a procédé à d’amples recherches au cours de voyages dans le Pacifique sud pour mener à bien le projet. Le film d’animation met en scène Moana, une jeune fille aventureuse dont le père affirme que les océans sont dangereux et interdits, et dont la grand-mère - bientot défunte - vante à l’inverse les merveilles. Outre les magnifiques artworks et work in progress dévoilés, l’on notera surtout une époustouflante séquence où l’océan apparaît comme un personnage à part entière. Un élément donné à voir un peu à la manière des fluides extra-terrestres dans Abyss, de James Cameron. Le rendu est spectaculaire et augure du très lourd, en dépit de la morale évidemment immuable de Disney. Sortie prévue pour le moment pour Noël 2016.
Sanjay’s Super team
Façon Steve Jobs, John Lasseter s’est laissé aller en guise de conclusion à un "one more thing". Il s’agissait en occurrence de la projection de Sanjay’s Super Team, le tout dernier court-métrage Pixar, présenté pour la première fois avant sa projection au festival international d’animation d’Annecy. Réalisé par un américain ayant grandi tiraillé entre traditions indiennes conservatrices et cultures télévisées à l’américaine, le court-métrage se propose de traduire ce bouleversement. Savant mélange entre imagerie religieuse indienne et super-héros comme on en trouve habituellement chez Pixar, le résultat est bel et bien au rendez-vous, et révèle une fois de plus la subtilité et la sensibilité du studio. Pour l’anecdote, Sanjay’s Super Team est le premier projet de Pixar où le personnage principal n’est pas blanc. Mieux vaut tard que jamais.
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