Le 11 novembre 2010
- Voir le dossier : Nécrologie
L’annonce de la mort d’un des plus grands producteurs du monde assombrit ce 11 novembre 2010. Retour sur une carrière exceptionnelle.
Dino De Laurentiis, l’un des derniers géants de la production cinématographique mondiale, vient de s’éteindre ce 11 novembre 2010 à Los Angeles à l’âge de 91 ans. La planète cinéma est en deuil face à la disparition de celui qui incarnait à lui tout seul plus de 60 ans d’histoire du septième art.
Né le 8 août 1919 en Italie, il s’impose après la Seconde Guerre mondiale comme le producteur le plus influent du cinéma transalpin, accompagnant le renouveau du cinéma national en produisant pas moins de 150 œuvres, pour la plupart d’une ambition démesurée. Il commence sa carrière en tant qu’acteur dans de tous petits rôles avant de devenir en 1940 inspecteur de production. En 1941, il fonde sa première compagnie de production appelée Real Cine. Il produit alors deux grands spectacles : Malombra (1942) de Mario Soldati et Zaza de Castellani, la même année.
Il se distingue toutefois en finançant quelques œuvres néoréalistes qui demeurent aujourd’hui encore des chefs-d’œuvre de cette période tels que Le bandit (1946) d’Alberto Lattuada ou encore Riz amer (1949) de De Santis avec son épouse Silvana Mangano dont il fait une star.
En 1948, son association avec Carlo Ponti, autre géant du cinéma, donne naissance à la compagnie Ponti-De Laurentiis, spécialisée dans les grands spectacles : Les trois corsaires (1952) de Soldati, Ulysse (1954) de Camerini et surtout le Guerre et paix de King Vidor qui l’impose sur la scène internationale. Dans le même temps, il produit aussi des œuvres plus difficiles d’accès comme Europe 51 (1952) de Rossellini ou encore La strada (1954) de Fellini. Grâce à leur sens inné du spectacle, Carlo Ponti et De Laurentiis parviennent à s’imposer sur le plan mondial, tout en produisant des films difficiles et ambitieux.
En 1959, De Laurentiis quitte son associé et lance sa propre compagnie tout en créant les studios de cinéma Dinocitta. Il produit alors des films internationaux destinés à attirer le grand public dans les salles à l’heure de la concurrence de la télévision et s’impose même à Hollywood grâce à Barabbas (1962) de Richard Fleischer, La Bible (1966) de John Huston, Roméo et Juliette (1968) de Zeffirelli, Waterloo (1970) de Bondartchouk. Pendant cette période dorée, il n’oublie pas les auteurs italiens en produisant également l’excellent Une vie difficile (1961) de Dino Risi, L’argent de la vieille (1972) de Comencini et même un Mario Bava (Danger Diabolik).
En 1974, l’heure des comptes a sonné et son entreprise fait faillite. Il s’exile alors à Hollywood où il termina sa carrière par quelques coups d’éclat.
Le succès est au rendez-vous de Serpico (1973) de Sidney Lumet, d’Un justicier dans la ville (1974) de Michael Winner, des Trois jours du condor (1975) de Sidney Pollack ou encore de son spectaculaire remake de King Kong (John Guillermin, 1976). N’oublions pas de citer deux autres chefs-d’œuvre impérissables que sont L’œuf du serpent (1977) d’Ingmar Bergman et Ragtime (1981) de Miloš Forman. Après avoir signé quelques beaux succès des années 80, sa compagnie fait à nouveau faillite suite à des bides retentissants tels que Dune (1984) de David Lynch, Kalidor de Fleischer ou bien King Kong 2, nanar de John Guillermin en 1986.
Interrompues pendant quelques années, ses activités de producteur se sont essentiellement concentrées dans les années 2000 à exploiter le filon du tueur en série Hannibal Lecter dans toutes les suites consacrées au personnage phare du Silence des agneaux. Une fin de carrière logique pour cet ogre qui a su imposer sa forte personnalité (il disait souvent que les cinéastes n’étaient rien sans lui) au monde entier.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.