Le 23 novembre 2014
Futur nid à tubes, le nouveau David Guetta est-il l’album de la rupture comme le suggère une pochette rock ?
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Futur nid à tubes, le nouveau David Guetta est-il l’album de la rupture comme le suggère une pochette rock ?
La coupe de cheveux féline, David Guetta arbore fièrement une crinière "rock" sur la pochette de son 6e album, qui, loin des conations clubs des précédents visuels de ses CD affiche une texture plus authentique, industrielle et américaine. Il est vrai que l’album Listen se veut farouchement plus US que jamais avec une tendance au folk et à la country dans l’air du temps, à l’instar de la chanson Yesterday, qui démarre comme un morceau de Lana del Rey pour évoluer dans les sons lourds d’Avicii qui produit quelques titres de cet opus très terroir américain.
De l’originalité, enfin chez Guetta ? Sûrement pas, mais de l’efficacité, pour sûr. Quand il retrouve par exemple Nicki Minaj sur Hey Mama, c’est pour calquer le son de ... Rihanna. En effet, on pourrait se demander par moment Who’s that chick who is singing sur ce morceau, quand il n’est pas rappé par Nicki, qui est toujours impératrice de son art pompier. Au moins cela fonctionne, et les singles avec Sam Martin, Dangerous et Lovers on the sun, sont là pour souligner l’orientation sudiste réussie de cet ensemble de tubes dans l’air du temps.
Guetta ne semble ne plus rien être seul et c’est donc dans la collaboration qu’il se réalise désormais. C’est sa marque de fabrique, pourquoi pas... Pas un titre sans featuring : l’excellent Dangerous, donc, avec Sam Martin, mais aussi Emilie Sandé sur What I did for love qui a tout du carton absolu, sans oublier sa collaboration lourdingue avec Showtek sur des titres faibles comme No money for love et Sun goes down, et même Birdy, dont on ne comprend pas la présence sur le titre I’ll keep loving you ! La liste des collaborateurs est longue.
Évidemment, on retrouve sur deux morceaux la She-Wolf Sia, qui lui a valu l’un des plus gros succès de sa carrière avec le carton mémorable de Titanium. Aucun de leurs deux morceaux n’en a la puissance émotionnelle, et c’est probablement ce qui manque sûrement à cet album. S.T.O.P, encore connoté Avicii qui aurait mixé un air de Coldplay, ou Listen avec John Legend, sont des singles potentiels, mais ne transcendent pas. Ils font le job, à l’image de ce album pas désagréable, mais qui, à l’instar de tous les précédents opus du DJ, vieillira très mal avant de finir surexploités dans des diverses versions collectors et in fine dans les vides greniers de Navarre, car aussi catchy soit-il, ce nouveau Guetta sonne surtout très kleenex.
© 2014 What a Music ltd., Parlophone / Warner Music France
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