Le 29 avril 2015
Révélé en France en 1994 avec Girls and boys, Blur revient en 2015 avec leur premier album en 12 ans, depuis Think Tank. Miracle ou mirage ?
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Révélé en France en 1994 avec Girls and boys, Blur revient en 2015 avec leur premier album en 12 ans, depuis Think Tank. Miracle ou mirage ?
La France a tardé à se mettre au goût de la Britpop au début des années 90. Aux côtés de Suede, Oasis, ou Radiohead, il faut évidemment citer Blur, qui éclata sur notre territoire avec l’album Parklife, en 1994. Les deux premiers opus, Leisure et Modern Life is British n’ayant pas vraiment réussi à traversé la Manche. Qu’importe, Parklife, premier numéro 1 en Grande Bretagne d’une série de 5 albums consécutifs, contient des joyaux : outre le tonique Girls & Boys, on citera This is a low et To the End (dont ils enregistreront une version avec Françoise Hardy). Les voisins d’à côté, moins bad boys que les Ghallager, livrent une guerre acharnée contre Oasis qui démarre parallèlement une carrière hystéro-historique chez les Brits. Commercialement, Blur perd du terrain dès l’album suivant, The Great Escape, qui contient pourtant les singles Charmless man et The Universal au clip friqué, en guise d’hommage à Kubrick. La critique adore, mais l’album sort dans l’ombre de (What’s the Story) Morning Glory ? d’Oasis. Si ces derniers proposèrent leur second album un mois après The Great Escape, sur la durée, Morning Glory fit la différence.
Blur change donc de son en 1997 avec un album éponyme porté par les singles Beetlebum et surtout Song 2, moins pop, plus rock, l’album leur permis d’asseoir leur présence aux USA, alors que les ventes baissaient en Europe.
En 99, ils travaillent avec William Orbit qui sort de l’album de la renaissance de Madonna sur Ray of Light. Le travail avec Blur, sur 13 est minimaliste, alors que le groupe commence à avoir des difficultés de cohésion. Intimiste, ce joyau méconnu mérite plus de reconnaissance.
(c) D.R.
On sera moins satisfait de Think Tank, 7e effort du groupe avant une séparation précipitée par des problèmes d’ego et le succès montant du projet Gorillaz que voit d’un très mauvais oeil le guitariste de Blur. L’album sort 4 ans après 13, quand les grands noms de la Britpop sont peu à peu oubliés. Désormais jeunes trentenaires réduits à 3 avec Graham confronté aux démons de l’alcool, les membres de Blur souffrent de la pression et se séparent pendant 13 ans ou la perspective d’un nouvel album devient une arlésienne dans l’industrie musicale.
Fort de la carrière solo de Damon Albarn (Everyday Robots, sorti en 2014, s’est révélé être un bijou où l’artiste se mettait à nu dans des titres épurés bouleversants), Blur crée la surprise en 2015 en annonçant leur 8e album, après une série de rééditions bluffantes en 2012.
L’album intitulé The Magic Whip, enregistré à Hong Kong, est du pur Blur, rock (Go out), poppy (Lonsesome Street, Ice Cream Man, Ong Ong) et énergique (I Broadcast), fort en émotions (New World Towers, My Terracotta Heart, There are too many of us, Mirrorball). Toutes les facettes, expérimentales ou reggae explorées par le quatuor jusqu’ici se retrouvent magnifiquement synthétisées dans un album où le seul faux pas demeure Ghost Ship, morceau fade. Tout le reste est mélodique, atmosphérique (l’envoûtant Pyongyang), à la hauteur des efforts de Graham Coxon, guitariste historique du groupe qui a enfin retrouvé l’envie du projet qu’il couvait depuis plusieurs années, face à un Damon fin parolier, toujours dans l’excellence quand il s’agit de dépeindre les vertiges de ses sentiments.
Bref, l’arlésienne a accouché d’un nouveau monstre pop comme seuls les Anglais sont capables de nous en livrer. Blur était donc fait pour durer.
Avant l’éventuelle réconciliation des deux frangins Gallagher pour la reformation d’Oasis, The Magic Whip, est donc la résurrection du moment et, plus que jamais, elle donne des envies d’allégeance au culte
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