Barbet Schroeder : rétrospective à Beaubourg et coffret collector chez Carlotta

Les critiques

Une immense rétrospective Barbet Schroeder se tient actuellement à Paris, au Centre Pompidou, pour célébrer l’oeuvre exceptionnelle du cinéaste suisse, né à Téhéran, Barbet Schroeder.

Du 21 avril jusqu’au 11 juin 2017, le public pourra redécouvrir sur grand écran, son parcours de réalisateur de près de 20 longs métrages, avec une master class exceptionnelle le samedi 13 mai. Le fondateur des Films du Losange, proche de Rivette et Rohmer, présentera 15 séances tout au long de la rétrospective.
Cinéaste engagé jusque dans la crise des migrants, aujourd’hui, issu de la Nouvelle Vague et de l’incontournable scène hippie de la fin des années 60 (More, La Vallée, 1972, avec la musique des Pink Floyd), à l’aise dans la fiction (le sulfureux trip SM avec Depardieu et Bulle Ogier, Maîtresse, 1976) comme le documentaire (l’incontournable L’avocat de la terrreur sur le défenseur controversé Jacques Vergès), il est l’expression libre d’une Europe qui a su dépasser ses frontières.
Du cinéma francophone (Tricheurs, 1984, avec Dutronc et son épouse Bulle Ogier) aux productions américaines (Barfly, 1987, avec Mickey Rourke et Faye Dunaway), il a investi tous les continents, s’intéressant même au dictateur sanguinaire ougandais Idi Amin Dada, à l’occasion d’un documentaire d’exception, en 1974.
Le cinéaste, qui a produit Rohmer, avant de passer à la réalisation (notamment La Collectionneuse, 1966, ou encore Ma nuit chez Maude, 1968) a dirigé les plus grands. Citons Glenn Close, Jeremy Irons, Sandra Bullock, Ryan Gosling, Michael Keaton, Andy Garcia, Lima Neeson, Meryl Streep, Nicolas Cage, Samuel L. Jackson, Marthe Keller.

Amateur de films de procès et de polars noirs, on lui doit aussi un gros succès du thriller domestique des années 90, avec Jennifer Jason Leigh et Bridget Fonda, JF partagerait appartement.
Ce provocateur qui investit les sujets les plus troubles aime aussi s’attaquer aux nouvelles technologies. Au début de l’ère de l’image numérique, il livre en 2000, une oeuvre crépusculaire en HD sur la liaison entre un écrivain homosexuel et un jeune délinquant mineur, au cœur d’une Colombie de sable et de sang que le cinéaste connaît bien pour y avoir vécu jeune. Un chef d’oeuvre.

Parallèlement à la rétrospective Schroder, l’éditeur vidéo Carlotta propose un coffret collector limité, contenant 3 Blu-ray et 5 DVD. Au total, il s’agit de 5 oeuvres pour la première fois disponible en haute-définition :
– Général Idi Amin Dada, autobiographie
– Koko, le gorille qui parle
– Maîtresse
– Tricheurs (critique à venir)
– La Vierge des tueurs (critique à venir)
Ce dernier existe également en édition individuelle, en Blu-ray ou DVD, avec plus d’une heure de suppléments.

Chaque disque contient par ailleurs foison de bonus, notamment des interviews de Jean Douchet pour se rappeler la grande époque des années 60-70.

Carlotta propose également, hors coffret, une édition du portrait que Schroeder à livrer sur le romancier Bukowski, The Charles Bukowski Tapes en 1984. Il s’agit de passionnantes conversations avec l’auteur du Contes de la folie ordinaire qui lui proposera le scénario imbibé d’alcool de Barfly, en 1986. Le DVD, fort de ses 50 monologues exclusifs, est accompagné d’un livret de 12 pages.