Maîtresse - la critique

Critique : Barbet Schroeder, cofondateur des films du Losange, avec Eric Rohmer, se lança à la fin des années 60 dans la réalisation de longs métrages, en signant deux films emblématiques de la culture hippie : More (1969) et La vallée (1972), tous deux illustrés par la musique des Pink Floyd.
Après un documentaire sur le général Amin Dada, il propose de nouveau une œuvre de fiction fondée sur un sujet peu évoqué dans le cinéma traditionnel : le sadomasochisme.
Olivier rencontre Ariane, par le hasard d’un braquage raté, et découvre son activité cachée, qui l’amuse au début, puis va finir par le rendre jaloux.
Cette pratique même confère une originalité à une histoire d’amour qui serait plutôt banale sans la présence de cet élément diégétique.
La mise en scène ne privilégie pas un voyeurisme appuyé. Mais elle décline tout de même quelques scènes osées, dont certaines sont à la limite du supportable.
Bulle Ogier, choix judicieux (au-delà du fait d’être la compagne du cinéaste), donne une douceur inattendue à cette maîtresse sanglée de cuir quand elle travaille, et portant des robes à fleurs à d’autres moments.
Gérard Depardieu semble reprendre le personnage qu’il a créé pour Les valseuses de Bertrand Blier, sorti en 1974 : vêtu de tenues débraillées, il incarne un glandeur professionnel, sensuel, je-m’en-foutiste. Il est probablement l’un des rares acteurs de l’époque capable de se couler aussi naturellement dans cet univers assez sulfureux.