Le 20 mai 2017
- Réalisateurs : Robin Campillo - Barbet Schroeder - Ruben Östlund
- Festival : Festival de Cannes 2017
Samedi 20 mai, quatrième journée du 70e Festival de Cannes, déboulent en lice pour la Palme d’or "The Square" (Ruben Östlund) et "120 Battements par minute" (Robin Campillo). Pari conceptuel raté pour le premier, et éloge du sensible pour le second. Pendant ce temps, Barbet Schroeder présentait hors compétition son nouveau documentaire, "Le vénérable W.".
Après Snow Therapy, proto film catastrophe de l’intime articulant les rancunes et petites déceptions de chacun sous couvert de tragi-comédie qui avait connu un franc succès public et dans une certaine mesure critique, Ruben Östlund revient avec The Square. En dépit d’un concept de base particulièrement cérébral et stimulant, la somme de ses parties finit en route par diluer la trame originale. Elisabeth Moss, en femme perdue et clairvoyante, parvient à sidérer sur quelques scènes, de même que Terry Notary en performer gorille stupéfiant cherchant les failles dans les apparences et le narcissisme du beau monde. Pas suffisant toutefois pour redonner à The Square de ce liant organique qui fait les grands films.
Lire notre critique de The Square.
Le portrait des années phares d’Act Up et ses militants prêts à en découdre avec le sida et l’opinion publique lovée dans l’indifférence générale par Robin Campillo fonctionne quant à lui à merveille. En l’espace de deux films (Les Revenants en 2004 et Eastern Boys en 2013), le cinéaste français avait su insuffler au paysage cinématographique hexagonal un nouveau souffle. 120 battements par minute poursuit cette trajectoire, avec au casting le prodigieux Nahuel Perez Biscayart. À la lisière de la mort, ces corps vibrants qui livrent leurs dernières forces dans le combat touchent une forme de poésie oubliée, cafardeuse et sensible.
- Copyright Les films de Pierre / France 3 Cinéma
Lire notre critique de 120 battements par minute.
Hors compétition, le documentaire Le Vénérable W. signé Barbet Schroeder passe au crible la façon dont un courant fascisant des moines bouddhistes de Birmanie - le groupe extrémiste 969 - a progressivement répandu l’idée de la nécessité absolue d’une épuration des islamistes du pays. Le vénérable W., c’est le nom du prédicateur islamophobe dont le cinéaste se propose de tirer le portrait. À l’instar de L’avocat de la terreur, autre documentaire de Schroeder, ou encore de Duch, le maître des forges de l’enfer, de Rithy Panh, Le Vénérable W. donne l’occasion au réalisateur suisse de s’adonner à l’une des choses qu’il fait le mieux : explorer le mal et sa porosité avec le bien. Outre un regard très dense sur la guerre civile que traverse la Birmanie, le documentaire donne un portrait stupéfiant de l’horreur banalisée. Un récit douloureux, mais nécessaire.
- Copyright StudioCanal
Dimanche 21 mai, la cinquième journée verra se mesurer en compétition les films Le Redoutable, de Michel Hazanavicius, et la production Netflix The Meyerowitz Stories, de Noah Baumbach.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.