Back in Brazil

Attention, l’été est annoncé, et avec lui les rythmes ensoleillés, Gilles Peterson, à travers une double compilation, offre une sélection de petites perles dansantes qui viennent nous rappeler que le Brésil avant d’être la nation du football est bien celle de la musique.

Gilles Peterson est patron d’un label, DJ, et quand il ne donne pas le ton des prochaines tendances musicales dans ses émissions de radio, il s’offre le plaisir de sortir une petite compilation ouverte sur le monde. Gilles Peterson appartient à la catégorie des Suisses voyageurs et marche dans les pas d’un Rousseau ou d’un Nicolas Bouvier qui non contents de parcourir la planète aiment à en délivrer un témoignage ou à en partager le bénéfice. En 2004, il présentait In Brazil, en 2005 In Africa. Après un deuxième voyage dans les terres de Lula il récidive avec une double compilation consacrée aux rythmes brésiliens qu’il a logiquement intitulé Back in Brazil.
Dans la continuité de In Africa, Back in Brazil se présente en deux parties. "Das Velhas" (que l’on pourrait traduire par "les vieilleries") est un regard amoureux sur les années 60-70. Du funky d’Edson Frederico e a Transa au jazzy de Silvio Cesar and Mereilles, il est impossible de tenir en place, on range le hamac, on pose le verre de cachaça et on laisse aller les pieds. La chaleur du chant de Dom Salvador e Abolicao prend le relais avec une composition plus convenue mais tellement légère qu’on se prend au groove de la basse et à la douceur des cuivres. Le mélange est équilibré et éclectique avec, en plus des groupes précédemment cités, la soul de Wilson de Neves ou la très latino Evinha. Le son ne trahit rien du roots des enregistrements d’origine. Peterson sait y faire.
Dans la seconde partie intitulée "Novas", le boss-dj-multicasquettes propose une exploration des nouveaux sons brésiliens. Echo Sound System ouvre le bal avec un reggae rigolo fait de yoyoyo et dont le son offre un joli pont entre les deux époques. Viennent ensuite du drum and bass (Azymuth), du ragga (Voltair), ou du spiritiual bossa (A pomba girou qui s’écoute fort, très fort en tourbillonnant sur soi-même comme un derviche tourneur). Saluons donc monsieur Peterson qui, avec Back in Brazil devrait vous assurer un été fiévreux, et ce, au-delà du 8 juillet 2006.