Astérix et Obélix au cinéma : quelle est la potion magique du succès ?

Insupportables pour beaucoup, Astérix & Obélix reviennent en salle ce mercredi 17 écraser toute concurrence. Un bien pour les exploitants et la production française. Pour les spectateurs masochistes par contre, le débat est largement ouvert !

C’est ce mercredi que les 4e aventures cinématographiques (hors animation) d’Astérix & Obélix débarqueront sur nos écrans. Un bien pour les exploitants et un mystère total pour beaucoup. Comment, pour chaque épisode, les deux héros des bandes dessinées d’Albert Uderzo et de René Goscinny parviennent-ils à accueillir au minimum 5 millions de spectateurs dans leur petit village de Gaule ? Après tout, le premier volet était une ringardise passable mise en scène de façon pataude par un Claude Zidi en fin de carrière. Le second était une plaisanterie vendue clé en main par l’équipe de Canal +. Le troisième était un navet patenté décrié comme tel, sorti en pleine ère bling-bling de notre ancien président. Quant au 4e, il est bien sympathique, mais il n’a de phénoménal que son budget prestigieux de 60 millions d’euros. Des comédies plus drôles que ces 4 films, il en sort des tonnes chaque année, mais beaucoup passent inaperçues faute d’un prestige de couverture.
Avec son défilé de stars qui ne sert à rien (regardez Deneuve dans le 4e volet, venue probablement encaisser un gros chèque sans trop de labeur), Astérix est un pur miracle de marketing qui se veut inévitable, mais qui n’offre qu’un spectacle kleenex, à l’image du comédien incarnant en vain Astérix et que l’on ne retient jamais : Clavier, il n’était pas bon, Clovis Cornillac, il est déjà oublié, quant à Edouard Baer, il apporte beaucoup de fadeur au rôle... Une bien grosse machine contre laquelle aucun envahisseur ne souhaite se battre ; Astérix sort toujours sans concurrence. Les blockbusters américains ne se risqueront pas à affronter directement les Gaulois à la potion machine. Et quel breuvage, nous direz-vous : la promesse d’un kitsch assumé pour les décors, des maquillages grossiers et des effets spéciaux parfois à la limite du risible (Au service de sa majesté fait quand même un effort à ce niveau sans faire de miracle, malgré l’usage de la 3D qui a valu aux producteurs une hausse substantielle de budget).
Mais en fait, dans tout ce ramdam, et si la vraie force d’Astérix & Obélix était son pouvoir de persuasion auprès d’un public jeune qui de toute façon ne discerne en aucune façon le bon du mauvais, surtout quand on lui sert la soupe sur plus de 700, 800 ou 900 écrans ? Ne pourrions-nous pas alors taxer Astérix de terrorisme culturel ? Astérix, premier terroriste de
France... l’idée est séduisante. Une bonne idée de scénar pour un 5e épisode.