Âmes publiques – Marcello Quintanilha – la chronique BD

Critique : S’il vit à Barcelone, Marcello Quintanilha – lauréat en 2022 du Fauve d’or du meilleur album pour l’excellent Écoute, jolie Marcia – ancre ses histoires dans son Brésil natal. L’artiste né à Niteroi, dans la grande banlieue de Rio, n’oublie pas ses racines et porte sur la société brésilienne d’hier comme d’aujourd’hui un regard qui est sans doute aiguisé par la distance géographique. Fils de footballeur, le dessinateur fait du ballon rond l’un des fils rouge de ce recueil. Dans le deuxième récit de l’album, un homme de la campagne de l’État de Bahia raconte sa carrière de joueur de seconde zone à des journaliste de passage qui l’accompagnent jusqu’à son village, où l’arrivée à l’improviste de ces visiteurs suscite l’émotion de la population. On rencontre également un jeune homme qui, alors qu’il doit s’entraîner à l’essai avec les joueurs du prestigieux Fluminense, l’entraînement est annulé car le suicide en 1954 du dictateur Vargas a provoqué des émeutes à Rio. D’autres courts récits peignent la vie d’une couturière ou d’un compositeur de samba.

Marcello Quintanilha – Éditions çà et là

Comme toujours avec Quintanilha, le trait s’adapte à la narration, et le dessinateur change de patte graphique. Les dialogues sont finement ciselés, et on plonge avec plaisir dans le portrait de ces femmes et de ces hommes qui sonnent vrais.

Marcello Quintanilha – Éditions çà et là

Âmes publiques n’est peut-être pas le premier album de Marcello Quintanilha qu’il faut lire : Tungstène ou Écoute, jolie Marcia permettront plus facilement d’entrer dans l’univers de ce formidable auteur. Cependant, ce recueil de nouvelles séduira les amateurs de Quintanilha et, plus généralement, de récits sociaux.