Le 3 octobre 2015
Pour leur 9e album studio, le groupe norvégien a-ha ressuscite de ses cendres, près de 5 ans après leur séparation.
Pour leur 9e album studio, le groupe norvégien a-ha ressuscite de ses cendres, près de 5 ans après leur séparation.
Faux boys band dans les années 80, avec à leur actif un premier album fondateur qui a donné des lettres de noblesse à la New Wave scandinave, Hunting High and low, a-ha a immédiatement soigné la puissance mélodique, avec de fulgurantes ascensions vocales de la part du chanteur Morten Harket (l’album vient d’être réédité en édition anniversaire multidisques, immanquable pour les fans).
Dans les années 90, a-ha avait perdu de sa superbe commerciale, avec l’album aérien à l’humeur mélancolique Memorial beach. Peu importe, une décennie plus tard, ils retrouvent la fibre commerciale et une partie fidèle de leurs groupies avec deux albums pourtant introspectifs, souvent formidables : Minor Earth Major Sky (2000) et Lifelines (2002). Depuis, le groupe carbure aux sons réfrigérants appartenant à une pop rock scandinave bien définie (on la retrouve dans les derniers albums du groupe suédois Kent), avec un entêtement pour le lyrisme glacé qui est devenu leur marque de fabrique. Les albums Analogue (2005) et Foot of the Moutain (2009) pâtissaient de ce syndrome, mais possédaient de beaux titres, élégants, avec ce souffle épique de la mélodie qui a su faire frémir les fans de la première heure.
Cast in steel (sortie le 2 octobre 2015) réunit le trio pour un album et une tournée, qui s’installera notamment un soir au Zénith de Paris en avril 2016. A priori pas plus. L’estampille a-ha transpire à chaque titre, du classieux single Under the Make up à Living the end of the world qui s’envole vers des émotions faciles. Les tubes sont absents, même si Forest Fire essaie de retrouver l’agitation d’un Take on me, mais l’inspiration se fait plus débordante dans la deuxième moitié de l’album qui investit des paroles sombres, où l’amour laisse des crevasses dans lesquelles s’engouffrent un froid mordant ambigu. L’amour suscite l’amertume et l’après suscite inquiétude, le doute, alors que l’album s’achève sur un étonnant Goodbye Thompson. Quelques mélodies plus fades (Door Ajar, pour n’en citer qu’une) ponctuent la première partie du projet Cast in Steel, mais la répétition de l’écoute nous fait tendre à l’indulgence, alors que résonne She’s Humming A Tune, magnifique morceau funeste dans son agencement infernal de nappes de synthé...
Au final, le 10e album studio du légendaire groupe norvégien n’est probablement pas un motif de réunion suffisant pour nous faire oublier l’ineptie d’adieux qui n’étaient qu’une pause, mais distille quelques bons sons entêtants, de ceux qui hantent les esprits avec insistance.
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