Le 15 novembre 2005
Un très bon concert, surprenant, rock n’roll et rageur.
Comme un écho à l’actualité, Tiersen a dévoilé un visage parisien plus proche des banlieues embrasées que d’Amélie Poulain. Un très bon concert, surprenant, rock n’roll et rageur.
Dans la jolie salle rococo du Grand Rex, David Delabrosse a essuyé les plâtres (soit à peu près tout le décor). Première
partie de Françoiz Breut à l’Européen en mars dernier, on sent dès ses premiers morceaux une relation filiale avec la mouvance chanson-rock française proche de Dominique A ou Miossec. Seul sur scène avec sa guitare et ses samples, il multiplie placidement les boucles d’accords ou de petites notes bloquées. Delabrosse titille le public, le "charrie", raconte son histoire et ses vicissitudes avec l’amour et les assedics. Les chansons sont courtes, efficaces. Les textes sont drôles dans l’ensemble (un regret pour Le petit bonhomme un peu fleur bleue). Delabrosse n’est pas un ténor, ni un baryton mais il s’accommode très bien de sa voix dans un chant parlé auquel il ajoute de petites touches d’humour pince-sans-rire. Yann Tiersen l’a rejoint pour chanter en duo Étoile du nord et un accompagnement guitare-basse est venu soutenir l’excellent titre Gyrophare. Un concert convaincant, espérons qu’une maison de disque saura soutenir cet enthousiasme.
Dans une ambiance brumeuse aux couleurs sépia, Yann Tiersen a entamé son set en solitaire, au piano, et l’a terminé avec son groupe (guitare, basse, clavier, batterie) façon punk expérimental. Il nous avait habitués aux orchestres
philharmoniques ou à l’intimisme des instruments classiques, et voilà que dès le troisième morceau il part sur des riffs de guitare ou de violons, accompagnés au clavier par des sons de scie musicale planants. Tiersen sature, triture, maltraite son répertoire. Les lumières suivent : mouvements kaléidoscopiques, breaks appuyés par des changements brutaux de luminosité. Le son est dense, agressif et les larsens déridés. Les crins de son archet pendouillent, l’accordéon s’ouvre et se referme par à-coups, le guitariste fait crisser ses cordes à l’aide d’une baguette de batterie. Tiersen se colle à ses instruments, fait corps avec le groupe et ce corps s’électrise, se secoue, se libère et donne à écouter un concert très rock n’roll. Surprise ! Étonnement ! Joie ! Et surprise encore quand Yann Tiersen appelle sur scène Jane Birkin, Miossec ou Dominique A. Après Perceuse, une chanson inédite dédicacée au gouvernement, les rappels s’enchaînent et redonnent la place centrale à Tiersen qui se laisse aller à deux compositions très expérimentales mais toujours convulsives. Le concert s’achèvera sur une petite balade, le temps d’apaiser un public électrisé. Un grand bravo !
Prochaines dates
Delabrosse 20-27 novembre 2005 à 18h30 au Lou Pascalou, Paris (20e) ; 26 novembre à Montfavet (1ère partie de Yann Tiersen) ; 30 novembre à Bizanos (1ère partie de Yann Tiersen) ; 1er décembre à Perpignan (1ère partie de Yann Tiersen) ; 3 décembre à Genève (1ère partie de Yann Tiersen) ; 4 décembre à 18h30 au Lou Pascalou,Paris (20e).
Yann Tiersen 22 novembre au Krakatoa, Bordeaux (33) ; 23 novembre à la Carrière, Nantes (44) ; 24 novembre au Carré Saint-Vincent, Orléans (45) ; 25 novembre au Fri-Son, Fribourg (Suisse) ; 26 novembre à Montfavet (84) ; 30 novembre à l’Espace Daniel-Balavoine, Bizanos (64) ; 1er décembre au Médiator, Perpignan (66) ; 3 décembre à Genève (Suisse).
Galerie photos
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