<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2742762965/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 18 octobre 2006
Connaître le mystère, passer au-delà, trouver peut-être une forme d’immortalité, Yoshimura décrit l’attraction du vide, de chaque côté du fil qui sépare la vie de la mort.
Connaître le mystère, passer au-delà, trouver peut-être une forme d’immortalité, Yoshimura décrit l’attraction du vide, de chaque côté du fil qui sépare la vie de la mort.
Actes Sud poursuit son exploration de la littérature japonaise avec deux longues nouvelles d’Akira Yoshimura qui nous donne à voir sans artifice de quoi sont faits ses fantasmes. Recherche des limites entre la vie et la mort, nécrophilie, esthétisation de la corruption des corps. Voyage vers les étoiles suit dans une sorte de trajet initiatique le rendez-vous d’un groupe d’adolescents avec la mort qu’ils ont choisi de se donner. Le récit est glacé, dérangeant comme une exécution publique, un regard qui s’attarde sur l’insoutenable de ces vies que rien ne retient, une fascination sacrificielle pour un néant plus fort que le vide de l’existence. Ici, frôler les frontières ne suffit plus, la peur de la mort n’est qu’un détail. Pour trouver du sens, il faut passer au-delà.
Le deuxième texte, Un specimen transparent, fait largement écho à un autre récit de Yoshimura, La jeune fille suppliciée sur une étagère (qui d’ailleurs faisait, à l’origine, partie du même recueil), où les corps sont ceux des salles de dissection, putréfiés, abandonnés. Un préparateur, Kenshiro, et son assistant sont chargés de nettoyer les os des cadavres non réclamés pour en faire des squelettes de cours d’anatomie. On l’aura compris, Yoshimura ne nous épargnera aucun détail. Il nous maintient au-dessus des cuves, dans les remugles des chairs qui se détachent, et la blancheur nacrée de l’os encore intact. Au cœur de la pourriture, ce sont comme des bribes d’immortalité que Kenshiro va arracher au néant, mené par une passion qui pulvérise les repères sociaux.
Une artiste disait un jour qu’on ne baisse les yeux que devant la mort, la pornographie et l’ouverture du corps. Yoshimura conjugue les tabous et nous maintient les yeux grands ouverts au dessus des incohérences et des faux-semblants du monde moderne.
Akira Yoshimura, Voyage vers les étoiles (traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle), Actes Sud, 2006, 152 pages, 16 €
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.